Dans la maison...

Avis sur Don't Breathe : La Maison des ténèbres

Avatar seb2046
Critique publiée par le

DON’T BREATHE-La Maison des Ténèbres (14,3) (Fede Alvarez, USA, 2016, 88min) :

Faux film d’horreur, ce vrai thriller angoissant dépeint le destin de Rocky, jeune femme vivant chez une mère alcoolique en compagnie de sa petite sœur. Pour tenter de sortir de cette misère sociale elle exécute des cambriolages chez les particuliers avec l’aide de ses amis Alex & Money pour tenter de sortir de cette misère sociale jusqu’au jour où…Jeune réalisateur uruguayen de 38 ans remarqué avec un reboot inutile mais nerveux du film de Sam Raimi Evil Dead en 2013, revient trois ans plus tard avec un film de sous-genre le Home Invasion s’inspirant d’un film laborieux de Wes Craven Le sous-sol de la peur (1992). Le réalisateur par un judicieux premier plan séquence aérien plante le décor de la ville fantomatique de Détroit où des quartiers entiers semblent inoccupés depuis le passage de la crise des subprimes, et la caméra se rapproche vers le bitume pour nous dévoiler ce qu’on suppose être l’une des scènes finales…Premier twist inaugural, préambule d’une longue série de rebondissements pour tenir en haleine un canevas scénaristique parfois en respiration artificielle comme le spectateur une fois pénétré dans cette maison des ténèbres où les jeunes malfrats pensent dégottés le gros butin avec facilité. Rien ne se passera bien entendu comme prévu ! A peine entrée dans la maison avec l’aide d’une magnifique mise en scène d’un faux plan séquence balayant les espaces réduits de la maison avec une profondeur de champ qui nous renvoie au cinéma de David Fincher, très vite le récit va se mettre en place. Et cette trame fait justement écho à Fincher en inversant le pitch du malin Panic Room (2002), les jeunes cambrioleurs se trouvant subitement enfermés et la proie du locataire des lieux. Les trois jeunes vont se retrouver piégés par un vieil homme aveugle vétéran de l’armée accompagné d’un chien particulièrement agressif dont la maison regorge de mauvaises surprises pour les personnes malveillantes. Le long-métrage de braquage se transforme en véritable huis clos oppressant où le réalisateur fait montre de talent pour utiliser au maximum l’exiguïté des lieux, s’attarder comme il convient sur différents détails anticipant l’action, pour donner souvent un temps d’avance au spectateur pour mieux le surprendre la scène suivante. Le récit sans grande originalité se décline avec habilité malgré certains rebondissements un peu grossiers, mais néanmoins inhérents à ce genre d’exercice de style. Le long métrage tendu ne relâche jamais la tension, n’hésitant pas non plus à des scènes claustro-sadiques psychologiques assez poussées ménageant un suspense assez haletant jusqu’au bout. Le cinéaste se sert également pleinement de la cécité du vétéran pour apporter un aspect sensoriel au long métrage notamment lors d’une scène entièrement plongée dans le noir (clin d’œil au film Le Silence des Agneaux) où les sens sont véritablement mis à contributions pour du grand frisson. Dans cette atmosphère horrifique du jeu du chat et de la souris, la composition musicale de Roque Banos utilise des sons stridents, des bruits de divers outils et autres trouvailles sonores anxiogènes amplifiant ainsi la terreur de l’image dans une symbiose viscérale. Cette bonne surprise se confirme avec les interprétations (souvent le point faible de ce genre de projet) plutôt réussies de Jane Levy (déjà vue dans Evil Dead 2013) et de l’imposant Stephen Lang, les deux autres acteurs étant plus anecdotiques et moins bien écrits. N’hésitez donc pas, pénétrez sans attendre cette série B, mais attention Don’t Breathe à l’intérieur de La Maison des Ténèbres. Astucieux, violent, assez brillant et efficace.

Et vous, avez-vous apprécié la critique ?
Critique lue 332 fois
2 apprécient · 1 n'apprécie pas

Autres actions de seb2046 Don't Breathe : La Maison des ténèbres