Don't Breathe 2: Une rédemption impossible

103eme film de l'année 2021 et découverte de la suite de "Don't Breathe", le film qui avait fait une petite sensation lors de sa sortie, j'en ressors avec un sentiment partagé.

On retrouve l'Aveugle qui s'est reclus dans une cabane isolée où il a recueilli et élevé une jeune orpheline après l'incendie de sa maison, lui redonnant une vie calme et paisible. C'est pourtant à ce moment que les démons de son passé vont revenir le hanter lorsqu'un groupe de kidnappeurs emmène la jeune fille, forçant l'ermite à quitter son refuge pour la sauver dans ce qui s'annonce comme une quête rédemptrice.

Curieuse idée de faire une suite à ce film avec comme personnage principal le méchant -bien méchant- et le faire devenir une sorte d'antihéros/justicier avec un bon fond mais soit pourquoi pas.

L'histoire en elle-même est assez simple, versant pleinement dans la série B brute et régressive avec de la violence graphique parsemé à travers le métrage ça et là.

Le réalisateur dans un premier temps cherche à nous faire découvrir le contexte de son récit et de ses personnages afin de voir ce qui les lient, leur routine pour développer une certaine dose d'empathie voir d'affection pour ceux-ci ainsi que leur relation assez fusionnelle.

Si vous ne connaissez pas le premier film et que vous en vous rappelez plus, vous n'en serez que plus surpris de la tournure des évènements, le réalisateur prenant le parti pris de faire comme ci le public était vierge de toute impression vis à vis de ce vieux monsieur et sa fragile voix cherchant désespérément à protéger la petite du monde extérieur qui s'avère très dangereux.

Cette humanisation de ce personnage à travers sa voix faiblarde, son désir de protection paternelle, son amour pour les animaux est assez déroutante pour ceux qui savent, un peu plus, il nous ferait un discours féministe que cela ne serait pas surprenant ^^.

La trame narrative est bien développé, alternant les moment de développement du contexte et des personnages et les moments de tension et d'action d'une grande brutalité de toutes sortes. Le spectateur en a pour pour son argent tant il m'a paru évident que le réalisateur essayait de bien faire et proposer des choses visuellement intéressant.

Les personnages bien qu'archétypaux sont correctement traités et les liens entre eux sont suffisamment montrés pour ne pas rompre la suspension de crédulité du spectateur. Le réalisateur réussit à nous rendre à un certain degré empathique cette relation et histoire malsaine, ce qui est pas mal en soit, tant cela partait de loin même si ce n'est pas complètement réussi.

Stephen Lang est bon, assez nuancé dans son rôle ressemblant directement à une réponse au mouvement #MeToo vis à vis de l'homme blanc, vieux, dominant, dangereux, prédateur et monstrueux afin de montrer que ces derniers ont compris et peuvent changer.

Maddy Hillis livrant quant à elle une plutôt bonne prestation que ce soit dans son jeux de corps ou sa palette d'expression. Le reste du casting étant assez correct malgré la faiblesse d'écriture des personnages.

Au niveau visuel, je note que le réalisateur s'est efforcé de trouver des mouvements de caméra, des enchainements de séquences ainsi que des plans recherchés avec une très belle photographie (composition des cadres, colorimétrie, contraste, gestion de la lumière,...) qui soient agréable à l'œil et assez variés visuellement grâce à une multiplicité des décors très identifiables.

Au niveau sonore, que ce soit le mixage, bruitage, gestion du silence et des blancs ou encore la BO, c'est pas mal sans être excellent.

Au final, c'est une honnête série B avec une histoire malsaine assez captivante avec son lot de gore et d'action, qui se laisse regarder en réussissant partiellement à nous faire revoir notre jugement sur un personnage hautement détestable.

J'ai au final un sentiment partagé, c'est plutôt bien fait et divertissant mais la volonté sous jacente de ce métrage me laisse plus que circonspect. Donc c'est pour moi un petit pourquoi pas.

A découvrir pour les curieux, même s'il est préférable de regarder d'abord le premier.