Je ne peux pas m’empêcher d’être déçu par ce film, les attentes étaient hautes, notamment en raison du retour de Raimi à la réalisation d’un film, 9 ans après le dernier. Et c’est sûr que de ce point de vue là, il ne déçoit pas, Raimi n’est pas bridé à la réalisation, au contraire. Marvel nous avait vendu le premier film d’horreur du MCU, j’avais du mal à y croire, mais avec un Raimi libre de ses choix, le côté horrifique est succulent, je suis même surpris de voir jusqu’où le film va sur cet aspect. Et en plus de l’horreur, Raimi ne lésine pas sur le kitsch, certains détesteront, mais je n’aurais rien voulu d’autre de sa part.
Le film a cependant un problème majeur : son écriture. Je ne sais pas s’il s’est passé un truc ou bien si c’est juste le scénariste qui est mauvais, mais c’est vraiment raté ici. Quand le film nous parle de pleins de livres magiques différents, ou d’un sanctuaire mythique inaccessible auxquels les personnages accèdent en 2 secondes, c’est pardonnable. Mais c’est le personnage de Wanda qui en est le plus victime. Elizabeth Olsen fait tout ce qu’elle peut pour masquer les lacunes de l’écriture, avec succès la plupart du temps, mais il n’empêche que les motivations de son personnage sont très mal développées. Wanda est l’un des meilleurs personnages du MCU, mais ce serait difficile de s’en souvenir en voyant ce film, où tout son développement semble presque avoir été effacé, au point où elle se trouve à l’opposée de là où elle était à la fin de Wandavision. On pourrait dire que c’est la faute au bouquin maléfique, le film le dit d’ailleurs, mais ne le montre pas vraiment, et c’est ça le pire au final. Je n’aimais pas trop l’idée d’en faire une antagoniste, mais si ça avait bien été fait, pourquoi pas, mais le film en fait une méchante simple, qui répète à longueur de temps qu’elle veut ses gosses.
Comme d’habitude depuis des années, je trouve la composition de Danny Elfman assez mauvaise, pendant tout le film j’avais l’impression de voir un piètre imitateur du Elfman de la grande époque, ça ressemble presque à du Elfman, mais c’est raté.
Sur l’aspect multiverse du film, je suis heureux que ce ne soit pas une justification pour avoir un enchaînement de cameos sans intérêt, les rares qu’on a sont intéressants et bien intégrés à l’intrigue. Le film a le mérite de se concentrer sur son histoire principale au lieu d’essayer de nous divertir avec du fan service douteux. J’avoue quand même que j’aurais aimé voir plus de variantes, ou bien explorer bien plus en détails ceux qu’on a à l’écran. Même chose pour les multiples Strange, avec un titre promettant la folie, j’aurais pensé en voir plus, genre un Council of Strange ou une connerie du genre, c’est assez gentil au final.
Et au final, même si Raimi s’est parfaitement approprié le film, l’écriture bride complétement le résultat final, j’ai tout de même apprécié le film grâce à son style et au casting, sans faute encore une fois, les nouveaux comme les moins nouveaux.