Ni Monsieur Docteur ! Ni maître Strange ! C'est Docteur Strange !

Nouveau Marvel, nouveau super-héros en action, cette nouvelle production de la MCU m'intriguait fortement. Je ne connaissais pas spécialement ce protagoniste aux pouvoirs surnaturels étonnants mais d’après ce que j’ai entendu lors de ma visite au Comic Con Paris en 2016, c’était un super-héros que beaucoup de gens attendaient le voir sur un grand écran. Il avait même une projection spéciale d'avant-première pour ce long-métrage pendant l'exposition mais bien évidemment, il avait beaucoup trop de monde pour que je puisse trouver une place et en plus, il fallait réserver sa place. Quelques jours plus tard, j’ai pu visionner ce long-métrage et j’ai bien remarqué que ce projet visuel était très différent de tous les autres films de la MCU, pour la simple et bonne raison qu’on parle d’un affrontement entre le bien et un mal surnaturel et non pas celui entre le bien et un mal physique.


Même si c’est la même trame scénaristique (Présentation du personnage, acquisition des pouvoirs, apprentissage draconien et confrontation d’un ennemi suprême) qui est employée, le fait que la production se concentre sur un mal imaginaire, invisible à l’œil des humains et d'une puissance de destruction forte dévastatrice était quelque chose d’assez unique à visionner. Il avait pas mal de choses à exploiter, on assiste à un affrontement qui est loin d’être familier et banal, surtout qu’on place un acteur d’une valeur artistique sûre comme Benedict Cumberbatch dans le rôle vedette. Je l’ai découvert dans la production Star Trek Into Darkness, il était vraiment excellent dans le rôle du cruel et cynique Khan et m’avait agréablement surpris dans son rôle du scientifique incompris d’Alan Turning dans le long-métrage Imitation Game.


En interprétant l’énigmatique et imprévisible docteur Strange, Benedict Cumberbatch crée la surprise en interprétant un super-héros hors du commun avec beaucoup de charisme et de sagesse, d’autant qu’il fait face à un convaincant Mads Mikkelsen dans un rôle d’antagoniste fortuit, très stylé dans la peau de l’insensible Kaecilius. Cet artiste m’avait bien convaincu de son potentiel en interprétant avec froideur le Chiffre dans le Casino Royale de Martin Campbell. Je l’ai également trouvé remarquable et incroyable dans la peau d'un père accusé de pédophilie dans la production déroutante La Chasse. Le reste du casting est bon dans l’ensemble, à part Tilda Swinton qui est vraiment une actrice vraiment pitoyable, elle ne transmet pratiquement rien émotivement, c'est vide comme ce n'est pas permis.


Connaissant très peu le réalisateur Scott Derrickson, je savais qu’il serait capable de réaliser un projet potable et acceptable, même s’il a bien foiré sa vision cinématographique Le jour quand la terre s’arrêta mais il s’est bien rattrapé dans le thriller tonitruant Délivre-nous du mal. Son style de réalisation est simple, sa manière de filmer les scènes est correcte et sait soigneusement cadrer ses plans, des qualités fortes pratiques quand on réalise une production truffée d'une quantité effarante d’effets visuels trompe-l’œil. Dès l’introduction, on sent bien que la production va nous faire rentrer dans une phase surnaturelle assez folle et démentielle. On nous balance des effets spéciaux à tout va, on nous fait plonger dans un univers qui n’a aucun sens, le bas devient le haut et vice-versa, n'importe quel coin d'une ville devient asymétrique, on plie et on déforme tout, exactement comme dans le film Inception.


C’est un travail remarquable qui a été accompli dans les effets spéciaux. On note un accord fondamental et artistement sûr entre la mise en scène et l’insertion des effets visuels dans un scénario fort prometteur. Le rythme est bien ajusté pour garder une certaine tension motivante à visionner le film jusqu’au bout, on entend des répliques très philosophiques, le mal est représenté comme une urgence à traiter immédiatement et le long-métrage compte quelques bonnes petites surprises scénaristiques, sans omettre un travail soigné dans les costumes, un vrai beau mélange vestimentaire entre le style rudimentaire Népalais et celui de nos jours. D’habitude, je me régale devant un film de Marvel mais celui-ci m’a vraiment tapé dans l’œil pour son fantastique lot d’effets spéciaux qui fait bien plus que faire pénétrer le public dans un univers incompréhensible mais fascinant. 7/10




  • Tu souffriras le martyre.

  • La souffrance est une vieille connaissance.


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le 24 juin 2020

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LeTigre

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