Sélection officielle du dernier Festival de Cannes, Des Hommes sans loi nous mettait l'eau à la bouche, proposant un savoureux mélange de western et de films de gangster. Hélas, cette histoire de frangins experts dans la contrebande d'alcool ne nous enivre pas d'un pouce.
1931, l'Amérique est en pleine prohibition. Une occasion en or pour les frères Bondurant de faire des affaires en vendant leurs gnôles made in Virginie... Jusqu'à ce que l'agent Rakes se place en travers de leur chemin.
Critique rondement menée pour un film qui brasse beaucoup de vide. Basé sur l'œuvre de Matt Bondurant, Des Hommes sans loi avait pour mission de transporter le spectateur dans cette campagne américaine des années 30 où violence et alcool règnent en maître, et lui prodiguer, à la fin de la bobine, un K.O. technique. Il est vrai que l'on sort de la séance assommé, mais dans le mauvais sens du terme. La faute à un scénario creux qui empile les clichés et effleure à peine ses thèmes abordés (la virilité, l'amour fraternel...), limitant grandement notre intérêt face aux situations proposées. Quant au vilain de l'histoire, il ne parvient pas à retenir le peu d'attention subsistant. Interprété par un Guy Pearce méritant, l'agent Rakes est d'un ridicule sans nom. Coquet, déjanté et cruel, ce méchant aurait facilement trouvé sa place dans un album de Lucky Luke. La mise en scène, elle, est trop classique pour fasciner.
Dommage car le jeu d'acteur atteint des sommets, Tom Hardy en tête. On peut toutefois regretter la sous utilisation de l'immense Gary Oldman en mafieux sanguin ou de la délicieuse Jessica Chastain en femme forte et fragile à la fois.
Creux dans le fond comme dans la forme, Des Hommes sans loi a le même goût que ces bouteilles de contrebande concocter par les Bondura nts : fort en bouche mais insipide.