C’était sympa.


Surpris que la grande majorité du film se déroule en fait pendant la guerre d’Algérie – je pensais que les flash-backs algériens ne représenteraient qu’une minorité de scènes – et du coup que le trio Depardieu - Frot - Darroussin soient si peu présents à l’écran, mais ce n’est absolument pas un reproche : la guerre d’Algérie est un sujet qui m’intéresse (et dont mes connaissances à propos sont pour l’heure proches du néant) et toutes ces scènes à l’heure du conflit m’ont bien plu.


D’ailleurs, si les sexagénaires apparaissent finalement relativement peu à l’écran, leurs voix accompagnent le film de bout en bout, puisque le film (et pas seulement le passé algérien) est narré presque continuellement par les différentes voix-off de ses personnages (mélangeant d’ailleurs les voix des jeunes et des vieux, autrement dit des deux interprètes respectifs de chaque personnage). Un procédé (le flot quasi continu de diverses voix-off qui s’entrecroisent) qui en gavera certainement plus d’un mais que je trouve pour ma part assez réussi en l’espèce.


Notons aussi un « jeune Depardieu » – interprété par l’inconnu au bataillon Yoann Zimmer – tout à fait convaincant (même si, physiquement, le bonhomme m’évoque plus un jeune Jean Gabin – ce qui n'est pas le pire des reproches au demeurant). Et heureusement d’ailleurs, vu que son personnage, Bernard, s’avère le cœur et l’âme de ce récit. Personnage assez intéressant puisque d’abord introduit comme un gros fumier (dans sa version Depardieu, qui commet dès les quinze premières minutes du film quelques actes absolument indéfendables) puis ensuite (dans sa version jeune/Yoann Zimmer)… eh bien déjà comme un fumier… capable entre autres d’insulter devant elle une fille sur son lit de mort (j’aurais pas osé, perso). Car, comme le dit à un moment Darroussin, ce Bernard n’était pas un gentil garçon que la guerre aurait brisé. Il ne l’a jamais été.


Et pourtant le personnage, plutôt antipathique, suscite une certaine empathie... Suffisamment en tout cas pour le suivre – et avec lui le film – avec intérêt jusqu’à son terme.


Dommage que le film ne soit en revanche pas arrivé à m’émouvoir. Il avait pourtant, entre son sujet passionnant et son casting de qualité, largement le potentiel pour. Pas que je me sois ennuyé une seule seconde, non non, mais je n’ai hélas pas été secoué comme je l’espérais.


Mais enfin j’ai tout de même passé un bon moment.

ServalReturns
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le 12 juin 2021

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ServalReturns

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