Red Snow

5 ans après le plaisant Dead Snow, Tommy Wirkola revient pour obéir à cette grande règle qui veut que s'il y a un filon dans le film d'horreur, il faut qu'il soit puisé jusqu'à la lie. Mais, ô surprise, il y a plus d'inventivité dans cette suite que dans la grande partie de ses vilains petites camarades.

On avait quitté Martin, seul survivant de sa petite équipe d'amis, en bien mauvaise posture lors de la scène finale. Cette suite reprend exactement à cette situation, et s'il parvient à s'enfuir, notre pauvre héros n'est pas au bout de ses peines. Recueilli et soigné, il est accusé par la police d'avoir massacré ses amis. Après avoir perdu son bras droit, le bon docteur du coin lui a recousu, sans le savoir, l'appendice du chef nazi antagoniste, Herzog, et qui semble dôté de sa propre volonté. Quant aux nazis zombies, ils ont quitté leurs montagnes et se dirigent vers une curieuse destination, laissant derrière eux beaucoup de sang, et pas le leur.

Si le premier était une relecture du genre qui arrivait quelque peu à laisser transparaître un peu de personnalité, cette suite évacue toute timidité et se permet une audace toute nouvelle. Dead Snow 2 tente de nouvelles approches, utilise de nouvelles idées, avec une envie de surprendre assez plaisante.

Cette suite décide même de donner de l'épaisseur à ses personnages. Martin est devenu le sauveur malgré lui, fugitif et en même temps en première ligne pour s'opposer à ces barbares aryens, accompagné de nouveaux soutiens surprenants. La bonne vieille ficelle du nazi zombie est étoffée, il ne s'agit plus de l'antagoniste par défaut, leurs motivations et leur historique ont maintenant de l'importance et Herzog devient une figure encore plus inquiétante, qui se fait sa place dans le panthéon des vilains de films d'horreur. Et pourtant, toute cette vilaine troupe défraîchie reste des zombies, avec les dialogues qui vont avec.

Néanmoins, il faut bien souligner qu'avec cette nouvelle démesure, le travail sur les personnages, l'ouverture à de nouveaux paysages, cette suite perd de son caractère horrifique, en ne gardant que quelques scènes violentes pour faire sursauter le spectateur. Dead Snow 2 se rapproche plus d'un film d'aventure, certes très distordu, avec cette quête à mener, qui n'est plus de survivre, ses grandes scènes d'action fortement teintées de rouge, et ce casting qui devient moins sacrifiable, dont on perçoit bien que chacun a un rôle à jouer qui est autre qu'être une victime sur la liste. L'humour s'invite un peu plus, et le film s'aère, se passe de jour, il n'y a plus vraiment de tension horrifique entretenue.

Nous voici donc en présence d'une suite qui fait passer l'originale pour un prologue. Certains trouveront ce premier film mieux contenu, plus représentatif du genre, mais il ne faut pas oublier qu'il manquait aussi de fraîcheur. Ce deuxième volet pousse les murs du genre, s'en affranchit sur d'autres aspects et ne lésine pas sur ses efforts pour surprendre. Cette grande aventure vaguement inquiétante mais toujours autant sanglante n'atteint pas forcément toutes ses ambitions, il y a encore des difficultés avec ses personnages. Mais de par sa qualité elle fait mentir le vieil adage comme quoi les suites sont toujours ratées.