Petite notoriété pour un film à découvrir

Dans la famille des films de boxe, il y en a un qui n'a pas tellement de notoriété. Peut-être parce que le genre est largement écrasé par la saga Rocky, ou peut-être tout simplement parce que bon nombres de grands / bons réalisateurs adaptent eux-mêmes une histoire à base de boxe. Mann, Scorsese, Eastwood, Fuqua, O.Russell sont les premiers exemples qui me viennent en tête avec des films incroyables. Mais il ne faut pas oublier Ron Howard, grand réalisateur parfois trop sous-estimé.


De l'ombre à la lumière est un film qui fait écho à Un Homme d'Exception, du même réalisateur, avec comme autre point commun le rôle principal pour Russell Crowe, quasi encore impeccable. Il faut dire que le film sorti en 2005, se situe dans l'âge d'or de l'acteur qui a enchaîné les titres sur la décennie 97-07: Gladiator, Révélations, Master & Commander, LA Confidential, American Gangster, Un Homme d'Exception, 3h10 pour Yuma et donc De l'Ombre à la Lumière. Je trouve ça, avec du recul, incroyable, et c'est des années particulièrement passionnantes pour moi tant ces années-là sont des années de découvertes dans ma cinéphilie. Cette période a vu les immenses Tom Hanks et Denzel Washington cartonner, auxquels il faut donc ajouter l'acteur néo-zélandais, tout là-haut aux côtés des plus grandes stars du Cinéma. Enchaîner les hits avec une telle régularité est preuve d'une grande intelligence sur les choix de projets auxquels l'acteur souhaite ajouter son nom. Dès lors, c'est en toute logique que le film se veut bon, sobre, dans la parfaite lignée des rôles de Russell Crowe: fort, déterminé et humain.


Ron Howard s'appuie sur un style classique avec quelques fulgurances dans sa mise en scène pour nous attacher à cette histoire passionnante d'un boxeur qui boxe pour subvenir aux besoins de sa famille. Les films de boxe sont quasi toujours un moyen de transcender les personnages principaux par le combat, reflet d'une lutte interne et sociale. Dès lors, l'aspect dramatique prend toute sa dimension aux moments fatidiques. De l'Ombre à la Lumière en joue. Et on y croit. Déjà parce que la période de la Grande Dépression est assez nouvelle dans le genre, et permet d'insuffler une nouvelle dynamique face au mastodonte de misère sociale qu'est Rocky. On peut tout de même dire que cette époque n'est pas le sujet principal du film, malgré quelques scènes montrant l'horreur de la pauvreté avec une légère critique politique.


La part belle est laissée à la famille et à l'importance pour le boxeur de gagner sa vie malgré les difficultés et les blessures. Le film prend sont temps, sans doute un poil trop. La boxe tarde avant de prendre sa place, ce qui pourra en dérouter quelques uns. Mais la dernière heure sera clairement jouissive avec quelques combats bien foutus. Sans parler du final excellent. De l'Ombre à la Lumière distille les cartes du biopic avec un bon casting (Zellweger et Giamatti très bons), une musique de Thomas Newman accrocheuse, du pathos qui ne tombe pas dans l'exès et quelques rebondissements scénaristiques intéressants.


Sans être le chef d'œuvre de son aîné (Un Homme d'Exception), on se dit ici que la collaboration entre le réalisateur et l'acteur accouche de ce quelque chose de spécial qui fait qu'on aime le Cinéma.
Impossible de bouder son plaisir face à la qualité de ce film qui m'a passionné. Cela renforce mon affection pour cet acteur à qui je donne volontiers l'étiquette de légende.


8/10.

RemsGoonix
8
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le 12 mai 2021

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