Have you seen your mother, baby, standing in the -dark- shadow ?

(En cette année du cinquantenaire des pierres qui roulent, cet hommage titresque me semblait aller de soit)

Je n'ai lu ou entendu aucun des griefs qui avaient pu être formulés à propos du dernier Burton, mais je vous propose de les réfuter uns à uns.
C'est à dire qu'au fur et à mesure que je voyais le film, j'imaginais ce qu'on pouvait lui reprocher et étais farouchement en désaccord avec ces remarques pinailleuse imaginées.

Une narration ératique ? Voyons, comparons à la production moyenne contemporaine… Hmmm.
Bon, on est d'accord, y a pas photo (enfin si, justement… enfin, bon, je me comprends), l'ami Tim reste sans effort au dessus d'une bien passable mêlée. La simple ouverture du conte en remontrerait a tant de tâcherons récents. Et puis la forme même du récit permet quelques libertés narratives qui ne nuisent nullement à l'ensemble.

Esthétique surfaite ou boursouflée ? Non recevable votre honneur. C'est Burtonnien en diable (enfin, en vampire) et nombre de plan sont un régal numérique pour l'oeil. C'est à dire que malgré les artifices propres à notre époque, ça passe non sans un certain plaisir.

Fable creuse ? Les thématiques gothiques de Tim se prêtent peu, on est d'accord, à l'introspection freudienne ou la dialectique éristique. Mais ce choix de mélanger les époques par le truchement de l'immortalité propre au vampire est savoureuse justement parce qu'ayant choisi une contemporaineté seventies. La satire en devient plus amusante et subtile.

Personnages vains ? Je trouve au contraire le portrait de famille relativement agréable, chaque personnage/acteur étant tour à tour piquant et fun. Eva Green ou Helena Bonham Carter, que je n'aime pas toujours, sont pétillantes, Pfeiffer se réincarne en un assez agréable cougar (je ne l'avais pas vu depuis bien longtemps) et Depp est égal a lui-même. On aime ou on regrette. Il continue à me faire rire.

Indigne de l'attente placée en lui ? Ça, c'est l'avantage de ne pas être un fan transi de Burton. Si j'ai toujours aimé le garçon, ça n'a jamais été avec une dévotion absolue et viscérale. A l'instar d'un Cronenberg, dont je n'apprécie vraiment que les films les plus récents.

Alors oui OK, le seul reproche qui tienne est que Tim chasse sur des terres allègrement connues et balisées. Qu'on pourrait attendre de sa part une maturité l'amenant vers des rivages plus proches de Big Fish qu'Edward aux mains d'argent (dans la thématique, pas forcément dans la forme, hein ? On se calme).

Ça ne me perturbe pas plus que ça. Tant que Burton pondra des oeuvres certes légères mais foutrement agréable, je resterai client.
guyness

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