Le typique curieux objet de la fin des années 60.
Tous les codes branchouilles du moment sont là: musique, lumière, ambiance, érotisme soft, aventures rocambolesques prétextes.
Un mélange international (réalisateur italien, acteurs anglais et français...) de Fantomas et James Bond.

Une impression de bric et de broc de dégage du film. Un empilage de bonnes et de moins bonnes choses. Quelques moments très réussis, mais une narration pour le moins erratique.
En gros, un plaisir simple gâché par des approximations coupables.

Au chapitre réussite, nous trouvons: un couple d'acteurs vedettes (Diabolik et Eva Kant) charismatique (quel double paire d'yeux !), de belles voitures, une production riche (ces décors dignes de l'espion anglais ! On sent le Dino de Laurentis en pleine possession de ses moyens), une musique sympatoche en diable et quelques seconds rôles de grande classe: Adolfo Celi (on retrouve le méchant d'Opération tonnerre), Terry Thomas ou... Michel Piccoli ! Qu'allait faire ce dernier dans cette surprenante aventure ? Lui avait-on vendu le projet comme la futur franchise qui allait concurrencer les succès du moment ?

Un scène, entre autre, mérite le détour: lorsque Diabolik (quel nom ! Ok, on sait que c'est tiré de la BD qui cartonne en Italie en ces années insouciantes) s'introduit avec Eva au sein de la conférence de presse du ministre de l'intérieur avec du gaz hilarant. Superbe moment, presque trop court. Terry Thomas fantastique.

Côté raté, le reste. Un scénario dont la politesse nous recommande de qualifier de décousu ou poussif, pour rester correct.
Non seulement ça rame, mais c'est d'une légèreté qui frise la bêtise (du style: jamais les autorités n'utilisent de leurre pour chopper leur méchant, ils se font dérober toute la fortune nationale au fur et à mesure...)
Des acteurs au jeu gravement empesé (même Piccoli en anglais, c'est très moyen).
Une réalisation pour le moins légère. Mario n'a jamais été un grand génie, même s'il possède ses cohortes d'admirateurs transis, et on sent qu'il n'est pas à l'aise dans un genre qui n'est pas le sien. Pire, on a presque l'impression que cette aventure qui s'éloigne des entiers de la série B le laisse un peu perdu. Mais je ne suis pas un spécialiste du bonhomme, et je laisse un thuriféraire rectifier ou ajuster mes propos au sujet de ce film.

Reste le charme, indéniable. Une sorte de nanard en cinémascope qu'on ne regrette pas d'avoir vu, malgré tous ses défauts.
Bon, et puis rien que pour l'effeuillage de Marisa Mell...

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le 19 juil. 2011

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guyness

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