J'ai plutôt été très agréablement surpris par ce film de Jean-Marc Vallée dont je craignais un traitement assez misérabiliste de la question. Cela n'a heureusement pas été le cas et le film est en plus porté par un casting impeccable.
En effet, Matthew McConaughey, avant ce rôle, était plutôt cantonné aux comédies romantiques de niveau très moyen (pour rester gentil). Et puis est arrivé ce projet traitant du SIDA. Il perd une vingtaine de kilos pour le rôle, méconnaissable, et casse un peu cette image assez propre qu'on avait de lui en jouant ce rôle de rodeoman texan, homophobe, qui se retrouve confronté à la maladie associée aux gays. La carrière de McConaughey prend avec ce film un autre tournant.
On appréciera le rôle de Jennifer Garner, toute en retenue, là où Jared Leto n'hésitera pas à se transformer lui aussi physiquement pour jouer le rôle d'un transexuel. Peut-être que cette transformation aura eu pour lui un caractère assez néfaste à sa carrière puisqu'il aura malheureusement l'habitude de cabotiner certains rôles qui nécessitent une transformation.
Comme je l'ai dit, je craignais un traitement assez larmoyant et misérabiliste donc. Ce n'est pas du tout le cas. Il faut dire que l'histoire de Ron Woodrof est assez incroyable. Alors qu'on lui donnait un mois à vivre, et s'insurgeant des pratiques de la FDA, le séropositif américain va alors se fournir en médicaments étrangers interdits par l'agence alors qu'elle-même autorise des médicaments qui envoient à l'abattoir les malades plutôt que de réellement les soigner.
Une belle découverte de la part d'un cinéaste qui est parti trop tôt.