Douceur, beauté ............et rafales de balles dans ta gueule

En cinéma comme dans bien des domaines on peut schématiquement classer les réalisateurs de la façon suivante : les artisans et les artistes.


Si l’on peut trouver des bons comme des mauvais dans ces deux catégories, ce qui les différencie tiens au fait que les premier sont de simples exécutants là ou les seconds apportent une vision, une personnalité et/ ou de l’originalité.


Hors Christophe Gans est typiquement le genre de réalisateur que je ne sais pas où mettre.
Il a tout du bon artisan sans génie et pourtant chacun de ses films marquent, interpellent et ne laisse pas indifférent, le propre d’un artiste, non ?


Qu'est ce qui manque pour faire passer Gans de simple artisan à artiste reconnu ? Parce que si ce type ne démérite jamais, il semble pourtant rester cet éternel outsider malheureux depuis le début de sa carrière. Trop talentueux pour passer inaperçu mais pas assez pour être reconnu par ses paires et par le public.


Ce « Crying Freeman » est typiquement à l’image de son géniteur, adoré et culte pour quelques uns et ignoré, voir mal aimé par la plupart des autres.
Pourtant, il à tout pour plaire. De belles images, une réalisation efficace et classieuse, des personnages et des scènes iconiques, une musique impeccable et un scénario plus que correcte.


Pour un premier film, de la part d’un jeune réalisateur français, le résultat n’est certes pas parfait mais reste bluffant. Gans arrive à insuffler le meilleur des films d’action des années fin 80, début 90. On retrouve le souffle épique, les personnages charismatiques et les fusillades monstrueusement chorégraphiées des grands films américains et Hongkongais du genre.


Bon, je reconnais que le film est un peu court et aurais mérité d’avoir 20 à 30 minutes en plus pour étoffer un peu l’histoire. De plus la direction d' acteurs, si elle n’est jamais catastrophique, laisse tout de même à désirer de temps à autre.
Et enfin, à être trop maniérée et poussive, la réalisation tombe parfois dans le cliché.


Mais avant de juger trop durement ce film, n’oubliez pas qu’il respect énormément le matériel d’origine, les deux premier tomes du manga du même nom. Possédant ainsi les mêmes qualités et les mêmes défauts que ce dernier. L’hyper violence et le sexe en moins, les deux ayant été fortement minoré pour cette adaptation sur grand écran.


D’ailleurs à ce propos, « Crying » est un film de Yakuza / Gunfight que vous pouvez regarder avec votre compagne sans passer pour un gros beauf. Pas de langage grossier, pas d’accès de testostérone, pas de scène de torture ou d’hyper sexualisation des femmes. Le film peut même paraître étrangement lisse, surtout en comparaison de l’œuvre originale. Cela en décevra certain, mais un peu de douceur dans un monde de brut, ça change et c’est bien sympathique.


Au final, une œuvre que je chérie, à la fois classe, belle et violente. Mon seul regret et que cela finit trop vite, que j’ai cette impression d’avoir survolé les personnages et l’intrigue. Décidément qu'est ce qui à manqué à ce « Crying Freeman » pour passer de bon film à véritable chef d’œuvre?
Je me pose toujours la question....

Crashei
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le 3 févr. 2017

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