William Friedkin est un réalisateur qui a souvent soulevé des débats enflammés tant il aime le morbide, le sinistre, le malsain. Avec un sujet aussi tendu, en 80, que le milieu gay sado-maso, La Chasse était un film pour lui.
En effet, La Chasse fut interdit dans trois pays. Divertissant pendant près d’une heure, La Chasse finit par se déliter dans sa dernière demi-heure, victime de la fascination de Friedkin pour le sordide. D’abord vrai film policier, le film se transforme en thriller psychologique assez étrange et pas assez rythmé, au fur et à mesure qu’Al Pacino plonge dans le monde pas très accueillant des SM à New York et se pose des questions sur sa sexualité. Bien interprété par un duo très efficace composé d’Al Pacino et Paul Sorvino, avec un supporting cast de gueules très 80’s, à la Don Scardino, James Remar et Ed O’Neill, le film possède aussi une photographie à tomber, qui marche aussi bien que la réalisation pour inquiéter le spectateur.
Si le film avait été un policier simple, avec sa musique aussi adéquate, La Chasse aurait pu être un classique. Malheureusement, en voulant trop en faire, Friedkin finit par perdre son sujet, et son spectateur.