Coraline
7.2
Coraline

Long-métrage d'animation de Henry Selick (2009)

On aurait pu croire Selick exsangue après s’être (enfin) débarrassé de l’emprise vampirique de l’autre décoiffé. En effet, comment ne pas qualifier un « artiste » de vampire lorsque celui ci se nourrit du talent d’autrui pour asseoir sa propre notoriété, et de dérober au passage quelques qualificatifs parmi les plus flatteurs de la plume et de la bouche d’admirateurs sinon aveugles, en tout cas loin d’être justes et impartiaux.

Dire que 20 ans après on entend toujours que les films de Selick sont réalisés par Burton…

Putain…

Bon, je vais pas m’étendre. Elfmann est allé se faire voir ailleurs aussi et c’est tant mieux, et même au si au début Coulais semble écouler les chutes studio de Microcosmos, on se surprend à apprécier les differentes couleurs apportées par son travail sur le film ; son score gagnant un peu plus en pertinence au fil de la bobine.

En gros, Selick s’affranchit de la patte gothicommerciale ayant plombé ses œuvres précédente pour une noirceur toute différente —merci Gaimann, dont l’aura tire son efficacité de l’inquiétante étrangeté propre aux contes cauchemardesques de l’enfance. Qui n’a pas fait ces rêves a priori proches de la réalité mais desquels une angoisse implicite émanait elle même de détails incongrus, semblant altérer de façon aussi effroyable qu’indicible la structure d’une normalité apparente ?

Indépendamment de personnages somme toute relativement conventionnels pour le genre (l’impétueuse héroïne, le garçon lourdingue, les parents mornes et la galerie d’originaux de circonstance), on retiendra une réalisation toujours aussi exigeante aux cadrages et placement audacieux, et une direction artistique au sommet : animation remarquablement fluide et libre, photo somptueuse, décors superbes au menu.

En effet, comment ne pas au moins valider l’aspect technico artistique, d’autant que pour une fois les guests au doublage font le boulot sans cabotiner (Hatcher est impeccable).

Pour l’histoire, tout est question de sensibilité. Il ne s’agit en fin de compte que d’un conte pour enfant.

Mais pour moi le compte est bon.

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le 2 avr. 2013

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real_folk_blues

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