
Décrit par Lukas Moodysson comme « un film en noir et blanc muet avec des sons », Container est un film extrêmement vaste et exigeant. Véritable expérimentation autant dans sa forme que dans son contenu, il expose les variations mentales d’une femme dans un corps d’homme, ou peut-être le contraire, deux personnes partageant la même intimité cauchemardesque dans un espace bichromique oppressant. Un hypnotique monologue intérieur de 70 minutes, narré par Jena Malone, couvre ces images de baignoires crasseuses, désastres nucléaires et autres fœtus en plastique. Et rarement film n’aura été aussi viscéralement loin dans l’intimité la plus profonde d’un individu ; l’âme est ici violemment exposée, frontale, complètement nue, dans son chaos le plus sourd comme dans sa splendeur possible.
C’est la fois une énigme et une lettre à Dieu. Ca parle de solitude, de célébrité, d'acceptation, de rejet, de la douleur d'être et de ne pas être. C'est beau, c'est triste, c'est dérangeant. Ca ne prend jamais le spectateur par la main. Moodysson l’a lui-même avoué, il a voulu tout mettre dans ce film. Et on en ressort un peu sonné, qu’on se soit pris au jeu ou non.