Arriver à Perpignan début juillet, assez souvent, c'est comme rentrer dans un four en mode cuisson instantanée. On se met à chercher des endroits qui permettent d'échapper à l'état de poulet rôti ou d'écrevisse rouée de coup de soleil. Et sachant que parfois, en début d'après midi, même à la plage on brûle sur place, on cherche très vite à se réfugier à tout prix dans des endroits climatisé. C'est là qu'aller au cinéma apparaît comme une solution. Au début, en plus, j'ai cru que The Strangers y était programmé, et que je pourrais voir ce film que j'avais raté de si peu à Nantes. Faux espoir, c'est juste le soleil qui commençait à taper sérieusement sur mon esprit. La réalité est tout de suite moins trépidante, puisque c'est devant The Conjuring 2 que je me suis retrouvé pour échapper à la chaudière extérieure.


Pour ce deuxième opus, si j'avais un peu d'espoir, si aller voir ce film n'était pas totalement une simple excuse pour fuir la fournaise ambiante, c'était surtout car James Wan était au commande. Car même si je ne pense pas, comme beaucoup, qu'il soit le renouveau du cinéma d'horreur Américain, vu que pour moi, à part le premier Saw, il n'a pas livré de film réellement marquant, cela lui arrive cependant de réaliser des films d'horreur plutôt correct, comme le premier Conjuring ou le premier Insidious. Après cela lui arrive aussi de réaliser des films totalement insignifiant, voire carrément mauvais, comme Death Sentence, Dead Silence ou la suite d'Insidious. J'aurais peut-être du repenser à ces trois derniers films avant de m'engouffrer dans la bulle d'air frais climatisé de cette salle sans réfléchir, mais bon quand on est en train de cuire au soleil, un lieu bien frais je vous avouerais que c'est très tentant, du coup j'ai choisi de faire un acte de foi comme ils disent dans ce film. On voit bien où ça mène ce genre de connerie.
Ceci dit si The Conjuring 2 à bien un point pour lui qu'on ne peut pas lui enlever, c'est la qualité de sa réalisation. James Wan sait tenir une caméra et triturer nos nerfs avec, en la déplaçant lentement, d'une pièce à l'autre, dans de long plan séquences, tout en jouant avec les codes du films d'horreur. Et au final, cela sera l'occasion de quelques moments de bravoure aussi appréciables que terrifiants.


Quand à l'idée de médiatiser l'affaire et de montrer des personnages doutant de l’existence des fantômes présent dans la maison, ce serait intéressant si leurs arguments étaient plus approfondis. Seulement avec des arguments contradictoire aussi maigres, on ne doute jamais vraiment de l'existence de ses fantômes dans la maison, tout comme les Warren dans le film d'ailleurs.


En plus à côté de ça, on a le droit à beaucoup trop de scènes de pathos de la part du couple des Warren. Cela rend certains passages du film très niais, en plus de casser complètement la tension et de n'apporter que des lourdeurs dans l'intrigue.
Et pour ce qui est de la voix de la fille quand elle est possédé, (je ne spoile rien, c'est montré dans la bande annonce) contrairement à un film comme L'Exorciste où ce genre de chose réussissait à être terrifiant, ici difficile d'y croire. Surtout durant les premières scènes de possession, ça sonne très faux, et donc difficile de ne pas sortir du film. D'ailleurs plus généralement, le fait de vouloir toujours trop en rajouter dans les effets horrifiques, c'est un problème qui revient souvent dans le film, et il est dur de croire en ses scènes. Ainsi, on passe du terrifiant des premières scènes du film, au grotesque de ces scènes, où on en fait beaucoup trop pour montrer à quel point cette maison est hantée et dangereuse, et on tombe dans le ridicule. Toute tension est ainsi annihilé, et cela donne un final risible sur ses effets et sur sa résolution.
Et au final le film ne convainc pas. Après c'est vrai qu'il n'est pas honteux, car comme je l'ai dit plus haut, il a d'indéniables qualité. Seulement dans ce film, comme dans Amityville au passage (l’original ou le remake comme vous préférez) puisque le film y fait bien trop lourdement référence, comme dans trop de films d'horreur Américain, il faudrait que les réalisateurs comprennent qu'en faire des tonnes dans les effets spectaculaire, ça n'a pas forcément que du bon et qu'avoir le sens du dosage est important.


Au final le plus terrifiant face à ce film aura quand même été la peur de devoir, à la fin du film, finir par sortir de ce cinéma, quitter sa climatisation, pour retourner dans le four extérieur. Après profiter de la climatisation d'un ciné c'est bien, mais en profiter devant un bon film ce serait tellement mieux...

Noe_G
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le 5 juil. 2016

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