Sur les terres hyboriennes John Milius fait courir Arnold Schwarzenegger dans un soleil couchant. Et c'est fantastique.
Conan le Barbare, le Cimmérien, est un personnage de Robert E. Howard et on peut dire que c'est l'un des premiers héros d'heroic-fantasy. Ses aventures en nouvelles pulp, en roman et donc, en film, ont posé les jalons du genre de façon très profonde. La littérature, les jeux, l'univers geek en général y ont puisé beaucoup… Mais tout cela, ce n'est qu'un peu de contexte. On ne peut pas juger un film sur son simple contexte, car cela n'apporte rien. Ni sur ce qu'il a apporté à l'histoire d'un genre ou à l'histoire du cinéma.
Conan est un film qui mêle une réflexion sur la place de l'humain dans l'univers et sa liberté, sa normativité potentielle. C'est l’énigme de l'acier (dont je ne révélerai pas la substance) : la croyance fondamentale des Cimeriens, leur supériorité de croire au potentiel de l'homme par rapport au destin et aux dieux. Milius prend le temps de poser ses plans, distille de nombreuses histoires dans la tradition épique (je de forme) pour prendre le temps de travailler ses personnages, de les confronter à leur environnement et à leurs contemporains. La bande originale, dans son ensemble, est un vrai avantage à la narration pour insuffler un souffle à ces scènes de course dans la plaine.
Mais je pense que la réussite du film est surtout lié à James Earl Jones. Il donne à Thulsa Doom une présence extraordinaire, loin des antagonistes manichéens classiques des films du genre.
Une œuvre rare.