Abordant entre autres les thèmes difficiles de la prostitution et du suicide adolescent, Colorful oscille entre fantastique et ultra-réalisme. Celui-ci s'avère d'ailleurs assez difficile à cerner, et surtout très inégal...
Apparemment, la majorité du public semble avoir apprécié sa qualité graphique et son animation. Personnellement, je n'ai pas aimé... Tout n'est pas à jeter bien sûr, mais une majorité des plans - des personnages crayonnés sur des fonds en images de synthèse ou de la 3D rarement bienvenue - ne m'ont fait l'effet que d'un gloubiboulga d'images superposées particulièrement disgracieuses, surtout au milieu du film. Et puisqu'on en parle, le coeur de Colorful n'en finit pas de traîner en longueur : la passion du nouvel ami du héros pour les trains, par exemple, m'a profondément ennuyé - au-delà même de sa laideur visuelle. La bande originale n'a rien d'exceptionnel non plus, mais je dois dire que le scénario et le twist final sont plutôt bien vus...
Pour le reste, il y a de très bons passages, de justes vérités sur l'adolescence, mais bon nombre d'autres séquences semblent totalement superflues et, à la longue, la vie du jeune Makoto au sein de cette famille aux personnalités fadasses m'a pour le moins lassé. Les personnages n'ont d'ailleurs rien de très attachants, et ce à tel point que c'est celui de la jeune fille se prostituant qui m'a le plus ému... .
C'est donc en raison de ce dernier point, d'une esthétique moyenne, et de son véritable manque de rythme que ce film de Keiichi Hara ne m'a pas convaincu, et ce malgré sa relative profondeur. Dommage.