Cool Night

http://www.youtube.com/watch?v=29Su4UIy7Yc

J'aime ces films où un gars chétif d'esprit qui n'a rien demandé à personne, et qui trace son chemin en restant dans son petit monde, se retrouve alors dans une merde qui lui monte jusqu'au cou.
Max est ce genre de gars, dépassé par des événements qu'il ne voyait pas venir.

Là où Miami Vice ne m'avait pas convaincu -le rythme, les émotions, ces choses là, vous voyez-, Collateral parvient dans son cas à m'attraper par la gorge, et je me suis rapidement pris à ce jeu de nuit qui déploie un alliage parfaitement maîtrisé et qui en impose un max(imum); il ne noie pas le spectateur comme se noie le poisson.

Quand un thriller commence à vouloir te faire dévier mentalement, qu'il te ment dans ce qu'il montre pour te balancer une "révélation", un "artifice", il a peu de chance de gagner ma sympathie. Et ce n'est pas ce qu'on pourrait dire de Collateral. Aussi clair qu'efficace, aussi réaliste que surréaliste. Mann jongle entre le suspense haletant de son histoire et le nihilisme d'un propos dont Vincent se fait le porte-parole.

Un huit-clos à ciel ouvert, qui l'eût cru ?
Collateral est, à l'image de ses personnages et de leurs réactions, un thriller tentaculaire. Les imperfections ne viennent pas entacher cette course nocturne contre la mort. Une mort incarnée par Vincent.
Vincent le faucheur, faisant fi de tout pour accomplir sa mission.

A ce petit jeu on a toujours un certain doute sur le nom du dernier survivant, et c'est ça qui est bon. Dans cette atmosphère veloutée et classieuse, ils roulent sur la route de l'intimité pour mieux la détruire.

"Un seul mot : cool."
Et le taxi redémarre.