Grande fan devant l’éternel des séries TV “Six Feet Under" et "Dexter" (même si je vous l’accorde le final était plutôt décevant), je me devais de voir "Cold in July" avec l’impeccable Michael C. Hall tellement rare au cinéma. Je suis allée le voir après avoir vaguement vu la bande annonce, sans avoir lu le synopsis, donc je ne savais pas vraiment à quoi m’attendre. Et là, grosse surprise. Je pensais que le film traiterait d’un simple fait divers, que j’imagine plutôt courant dans un état comme le Texas où la culture des armes des feu est monnaie courante, mais le film va beaucoup plus loin que cette simple histoire de légitime défense invoquée.

En effet, le film part bien d’un “banal” fait divers, dans la fin des années 80 un père de famille tue un homme qui vient de pénétrer par effraction à son domicile. Suite à cet acte, notre brave papa commence à trouver l’enquête de police de plus en plus bizarre et commence à avoir un doute sur l’identité du présumé cambrioleur. Ses recherches le mènent dans une affaire sombre et vraiment sordide, à laquelle je ne m’attendais pas du tout. Je n’ai pas vraiment envie de révéler la nature de cette histoire, pour garder un certain effet de surprise, personnellement je ne m’y attendais pas du tout et ce brusque changement de direction m’a véritablement captivée et je suis restée scotchée à mon siège jusqu’à la dernière seconde de film.

En allant voir “Cold in July" je ne savais pas qui en était le réalisateur et en faisant quelques recherches sur le Net, je me suis rendue compte que j’avais déjà vu deux films de Jim Mickle. En effet j’avais déjà vu "We are What we are" que j’ai d’ailleurs chroniqué ici même et que je n’avais pas spécialement apprécié, et son film sorti en 2010 "Stake Land" un film de vampires particulièrement réussi que j’ai d’ailleurs acquis en Blu-Ray dernièrement pour le revoir. Jim Mickle est plutôt un habitué du cinéma horrifique, je pense que je ne vais pas tarder à voir son premier film "Mulberry Street”, étant adepte du cinéma de genre je suis curieuse de voir ce long métrage. Le style de ce réalisateur est assez particulier, il filme sans détour l’horreur du genre humain, c’est bien le point commun que je retrouve entre les trois films que j’ai vu de lui. Cette horreur sous-jacente, cette horreur que certaines personnes cachent aux yeux de tous, il la filme assez froidement, même quand il ne montre pas directement des images que l’on imagine insoutenables, la façon dont il a de se détourner sa caméra laisse travailler l’imagination et c’est souvent bien suffisant, plutôt que de montrer directement quelque chose de trash. L’utilisation de la musique souligne avec justesse les images qu’il choisit de nous montrer. La musique présente dans “Cold in July" est vraiment bien foutue, l’utilisation du synthé n’est pas sans rappeler les films des années 80 de John Carpenter et colle parfaitement à l’ambiance sombre et lourde du film.

Pour ce qui est du choix des acteurs, rien à redire, Michael C. Hall est vraiment parfait dans ce rôle, il donne la sensation d’être toujours tiraillé entre l’envie de rétablir la justice, mais aussi l’envie d’oublier tout ce qu’il vient de voir, tout ce qu’il vient de découvrir. C’est le bon père de famille, qui a un emploi stable et respectable, qui coule des jours tranquilles avec son épouse et leur fils, et subitement il se retrouve dans un univers qu’il ne comprend pas et qu’il souhaiterait n’avoir jamais découvert. A ses côtés, Sam Shepard et Don Johnson, qui est juste génial dans ce rôle de détective texan, lui qui était un peu tombé dans les oubliettes du cinéma il doit son retour à Robert Rodriguez et Quentin Tarantino, et j’espère franchement qu’on le reverra un peu plus souvent. Même si son personnage est assez sombre, il offre une touche d’humour très agréable, qui permet au spectateur de respirer un peu quand l’ambiance du film devient anxiogène.

En bref, je ne peux que vous conseiller de voir “Cold in July" sans chercher à en savoir trop sur l’histoire avant de vous plonger dedans. Je pense que c’est un film qui mérite d’être vu et qui restera longtemps dans la mémoire des spectateurs.
Laura_Emilie
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le 14 janv. 2015

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Laura Emilie

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