Coco
7.7
Coco

Long-métrage d'animation de Lee Unkrich et Adrian Molina (2017)

Coco : Danse avec les squelettes !! Pixar revient d'entre les morts !!!

Pixar revient d'entre les morts !!! M'enfin....non, dire que Pixar était mort, peut être pas quand même, même si clairement, l'ampoule de lampe de bureau sautilleuse se faisait de moins en moins "brillosa" ces derniers temps. "Vice Versa" en juin 2015, avait été un vrai coup de génie gagnant (aussi bien critique que financier, 4,7/5 de moyenne de Presse sur Allociné et 857 millions de dollars au box office mondial), pour les pères de l'animation 3D, qui en mettant en scène les aventures cérébrales d'émotions personnifiées, avaient réussis à réconcilier les fans de la première heure pour qui Pixar traversait un âge noir depuis "Cars 2" en 2011 ou les critiques ne parlaient comme avant d'une seule et même voix quand à l'imagination géniale.
Malheureusement, juste "después" "Vice Versa" qui d'un seul coup, venait de gagner sa notoriété de chef d'oeuvre légitime aux côtés des grands tels que Toy Story, Le Monde de Némo, Là-Haut....ironie cruelle, destin cruel....voilà que Pixar nous sert quelques mois après son grand retour plein de promesses et de belles perspectives d'avenir, "Le Voyage d'Arlo" ou pire que ce qu'il n'avait jamais fait auparavant en gâchant tout le potentiel génial de son idée de base de survie des dinosaures....dans un melting pot scénaristique paresseux, presque honteux de l'Âge de Glace/Némo/le Roi Lion. Aussi vite, Pixar a ressemer le doute (et pour de bon) chez ses fans aussi vote qu'il l'avait pourtant dissipé.
Ainsi donc, depuis "Vice Versa", Pixar me laissait bien perplexe; non pas que je veuille faire mon vieux ronchon mais perso, entre "Le monde de Dory" (2016) qui était surtout un gros réchauffé peu inspiré de Némo et "Cars 3" l'été dernier, très inspiré des "Rocky" qui était bon (notamment grâce à sa surprenante conclusion) mais pas ouf non plus....je restais cruellement sur ma faim côté Pixar qui, dans l'ombre de Disney qui nous a sorti 2 gros chefs d'oeuvre en 2016 (Zootopie et Vaïana), se contentait de nous offrir de la facilité, juste du bon... (qui plus est, hormis Dory et son milliard très surestimé, "Arlo" et "Cars 3" connurent des semi flops avec respectivement 332 et 380 millions de dollars pour des budgets de prod élevés) .mais un Pixar ça ne doit pas être juste bien, ça doit au moins être "muy bien" !
Néanmoins, un espoir subsistait malgré tout, c'était "Coco" !!
Bon, "Coco" (anciennement "Dia de los muertos"), 19ème film d'animation des studios Disney-Pixar réalisé par Lee Unkrich à qui l'on doit le magnifique et inoubliable Toy Story 3 en 2010, et Adrian Molina (inconnu au bataillon chez Pixar.... ?), nous emmène cette fois au Mexique pour fêter "Dia de los Muertos" !


Dans la famille Rivera, on est cordonnier et cireur de chaussures de générations en générations depuis plusieurs décennies et la musique est y bannie pour d'obscures raisons familiales... . Chacun semble accepter ce destin de travailler dans la confection de chaussures....excepté Miguel, un jeune garçon de 12 et benjamin de cette grande famille qui, comme son idole, le grand mariachi Ernesto De la Cruz, rêve de musique ! Le soir del Dio de los Muertos, malgré que sa famille lui ait formellement interdit de jouer, Miguel décide d'ignorer leur interdit et de voler la précieuse guitare de De la Cruz. Mais au moment ou le jeune garçon s'empare de l'instrument...il se retrouve alors projeté dans le royaume des morts, un royaume peuplé de squelettes et, sa seule chance de quitter cet endroit "vivant" est de retrouver De la Cruz lui même, qui semble être le seul à pouvoir faire quelque chose...seul un vrai musicien pourra aider Miguel !
Mais faut il renoncer à sa famille pour son rêve ? Faut-il saisir l'opportunité peu importe les sacrifices qu'elle engendre ? Quelle est le véritable pouvoir de la musique ??


Voilà pour le pitch global.
Verdict : ENFIN ! Le projet dans les cartons de Pixar depuis au moins 2013 sort en salle !!! Et avec de telles notes dithyrambiques (4,1/5 de moyenne de Presse, 4,6/5 de moyenne des Spectateurs sur Allociné, 8/10 sur SensCritique et....96 % d'avis positifs sur Rotten Tomatoes O_O); il y avait toutes les raisons du monde d'attendre un nouveau chef d'oeuvre de Pixar......et les notes ne mentent PAS !!
Muy bien, excelente, que digo : SOBRICIMIENTE !!! Hola Senora y senores, muchachas, muchachos, sortez le maquillage, las guitarras, los tacos, las tortillas, las pinatas y venis bailar con los esqueletos ! viva la FIESTA !!! AH c'que ça fait du bieeeeeeeen ! Voilà, CA c'est du Pixar, du vrai du grandiose ! Celui qui arrive à te prendre un thème, une culture, un mythe, un imaginaire et à te changer en or n'importe quel plomb, à te créer de l'extraordinaire à partir de l'ordinaire ! "Un real éxito !"
"Coco" est una pura maravilla ! Un véritable feu d'artifice éclatant entre "La Légende de Manolo" (2014) de Jorge Guitérrez, "Les Noces funèbres" de Tim Burton (2005), "Le Voyage de Chihiro" de Miyazaki (2001), "Bienvenu chez les Robinson" (2007) et "Rio" (2011) !
En primer plano, la historia de "Coco" est une très belle trouvaille, une aventure très très bien tissée, très inspirée de culture populaire mexicaine (como el personaje de "La Caterina" de José Guadalupe Posada, crée en 1912, la femme squelette au chapeau) sur le rythme endiablé de la guitare, d'une imagination débordante bercée de folklore, de traditions et de croyances latino-américaines solidement documentées et traité avec grand respect.
L'Âme mexicaine avec un grand A vit à travers ce petit bijoux ! Si el tema central de la Familia n'est pas nouveau chez Disney Pixar (Les Indestructibles, Némo, Vice Versa ect), "Coco" arrive pourtant à offrir quelque chose de nouveau malgré le côté récurrent souvent rabâché dans les films d'animation, un message + profond, + émouvant qui dépasse le stade du "la famille compte avant tout", car tout ce thème de la famille est encré de coutumes dans un paysage culturel déterminé original. Le message gagne en profondeur en s'articulant en plus dans une certaine dimension macabre de Vanité/ Memento mori poétique façon "Les Noces funèbres" (2005) à la Burton. On retrouve chez Unkrich une grande inspiration visible du style Burtonnien un traitement à la fois gagesque, comique (je me suis demandé si on allait pas avoir droit à un caméo de Brook dans "One Piece" par moments yohohoho ! XD) et dramatique de la vie et de la mort, sans être dans la copie mais belle et bien dans l'inspiration, d'autant qu'Unkrich va ici plus loin que Tim dans la mesure ou il ne s'arrête pas à la dimension physique de la mort, du corps mais s'intéresse aussi à


La dimension spirituelle de la muerte ! De manière extrêmement poignante, Lee aborde ici la pregunta philosophica de la muerte symbolique par l'oubli. Car pire que le décès, la véritable mort survient lorsque l'on tombe dans l'oubli, lorsqu'on ne se souvient plus de nous et Pixar a parfaitement réussi à saisir et à exploiter tout le potentiel émotionnel d'une thématique matérielle-spirituelle aussi poignante !!


Si le scénario souffre un poquito por momentos de quelques longueurs qui ralentissent un poco l'action en cours, ce qui prône par dessus la progression de l'histoire en fin de compte, c'est le partage culturel que le film fait avec le spectateur. Comme Carlos Saldanha l'avait fait avec "Rio" (2011) en nous emmenant au pays du Carnaval, de la Samba et du Football dans une balade exotique haute en couleurs, "Coco" fait de même avec cette fois le Mexique avec la bamba ! Et les couleurs sont au service de ce généreux et régalant partage culturel ! Orange, pourpre, bleu marine émeraude....un véritable bouquet multicolore qui décuple l'onirisme qui nous fait oublier de cligner des yeux tant on est absorbés à contempler l'exotisme d'une aussi belle toile d'animation avec ces rues pavés, ces pétales de flores naranjas virevoltants, ces grandes lignes de téléphériques ces tapisseries (en parlant de toile, il est fort possible que Unkrich et Molina se soient inspirés de "Songe d'un après midi dominical dans l'Alameda centrale", 1947, de Diego Rivera.....attends un peu....le héros....il s'appel Rivera, tout est lié !!).
Côté persos, ils sont vraiment de très agréables compagnie, plein de vie et bien marrants (même les morts...c'était gratuit ^^). Miguel est super attachant, jeune mais pas naïf. J'aime bien ce genre de personnage qui me rappel pas mal les jeunes protagonistes des films des studios Ghibli. Un jeune enfant qui se retrouve projeté dans un monde fantastique-étrange peuplé de créatures ancestrales, ou il va faire au cours d'un voyage initiatique l'apprentissage de valeurs morales qui déclencheront une prise de conscience sur son avenir, comme on a eu avec "Chihiro", "Le Royaume des Chats" (2002) ou encore (puisqu'on parle de musique ^^) "Si tu tends l'oreille" de Yoshifumi Kondo (1995). Sans arriver encore à atteindre le niveau de Ghibli et l'immense talent del Maestro Miyazaki, Unkrich parvient très très bien à nous développer quelque chose de juste et de mature, mélangeant la légèreté/le merveilleux de l'Enfance, confronté à la dureté d'un monde adulte terre à terre et sans fantasy.
mention spéciale à Hector à qui Ary Abittan (le gendre juif de Philippe de Chauveron dans "Qu'est ce qu'on a fait au bon Dieu ?"), réussi vraiment par la voix à donner un coeur en vf. On peu dire ce que l'on veut de l'acteur qui n'est pas un grand acteur...mais là franchement, son doublage est irréprochable !


Le personnage d'Hector m'a vraiment beaucoup plût, (encore une fois, j'ai beaucoup pensé à Brook dans "One Piece", qui plus est est....musicien. Une sorte de mélange entre Brook de OP et Fender de "Robots", le film de Blue Sky sorti en 2005) dès le départ avec ses gags de travestissement en Frida Kahlo qui font de lui una buena comicidad, pas lourdingue pour un os ^^. C'est par la suite que le personnage gagne une profondeur insoupçonnée (virage à 180 degrés ^^) lorsque les révélations tombent à propos de la vérité sur la familia Rivera, on a envie de serrer très fort son petit squelette fragile dans nos bras tant son but est noble (c'est vraiment lui qui porte toute la dimension critique de Vanité). D'ailleurs, j'ai trouvé le twist à propos de De la Cruz qui est le vrai antagoniste bien crédible (mieux amené que Hans dans "La Reine des Neiges" qui devenait le bad guy comme un cheveux sur la soupe...)


En parlons de VF, un très bon point à souligner : ils ont gardé l'Espagnol dans les chansons, et pour le coup, ça aide vraiment le film à rester en contact avec ses racines, à avoir en plus, une ambiance sonore existante (gracias Michael Giacchino !)
Pour en revenir au personnages, on regrettera juste que la famille squelettique de Miguel soit assez peu développée (même s'ils trouvent une petite utilité dans l'acte final), assez ironique qu'il s'agisse de squelettes car ils ne sont finalement que des "cadavres animés", encore une fois sertes rigolos mais Pixar peu mieux faire.
Esta todo, pienso que digo suffisamente cosas à proposito de "Coco", para fin, podemos concluir que "Coco" est une pure merveille, un gros coup de coeur pour esta magnifica pelicula d'animation.
Un voyage magique en el mundo de los muertos signé Pixar qui marque son grand retour et on espère pour longtemps.
Maintenant on y est....dernière ligne droite avant la suite la plus attendue, la plus désirée de toute l'histoire de l'animation voir du cinéma : Les Indestructibles 2 !! Et au vu de la première B.A.....ça va faire mal ! D'ici là, mangez des tacos, des tortillas, faîtes la fiesta et n'oubliez pas : saisissez l'opportunité !

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le 2 déc. 2017

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L_Otaku_Sensei

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