J'ai repoussé le plus longtemps possible la vision de ce film. Pas parce que ma pile de DVD et Blu Ray était déjà haute. Pas parce que je soupçonnais de tomber sur un mauvais film, au contraire. Mais j'aurais voulu, avant tout, pouvoir le découvrir en salle, dans des conditions optimales et surtout, d'une seule traite. Surtout avec deux heures cinquante au compteur. Le Blu Ray me faisait donc de l'oeil depuis longtemps, mais jusqu'ici, impossible de me bloquer trois heures de tranquillité. C'est dur quand on bosse et que certains à-côtés sont inévitables. J'avais aussi peur de tomber sur un pensum, un film-monstre qui dérape en se détruisant lui-même.

J'ai donc pris mon courage à deux mains. Les toutes premières minutes me laissent perplexes, avec son Tom Hanks tatoué et sa narration en voix off petit nègre. Commence alors le film proprement dit. Et là, de manière magique, je me laisse prendre par la main et entraîner dans l'univers d'un film puzzle où chaque élément répond à un autre, où chaque pièce, chaque détail, trouve miraculeusement sa place dans la fresque. Car Cloud Atlas est une fresque. Cloud Atlas est un miracle permanent, un film en constant équilibre qui ne tombe jamais, malgré ses incessants aller-retours dans les six périodes de temps choisies par ses réalisateurs et les ruptures de tons, de la comédie à la science fiction. Le tour de force supplémentaire, c'est qu'aucune de ces tranches temporelles ne prend le pas sur les autres. Toujours intelligible, toujours fluide, Cloud Atlas émerveille et entretient constamment le lien entre ses six histoires, que ce soit par un acteur jouant plusieurs rôles, des références, ou encore des séquences similaires. Aucune scène n'est de trop et les différentes thématiques embrassées sont claires : perpétuel recommencement, voire renaissance pour les croyants, répercussion des actes et des choix de vie effectués, influences sur le cours du temps.

Une fois la dernière séquence du film avalée et le générique de fin entamé, toutes mes réticences étaient évanouies. Je n'avais pas vu les trois heures passer. Et je m'en suis voulu de ne pas avoir fait l'effort de regarder ce film plus tôt, même si aujourd'hui, l'erreur est réparée.

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le 1 févr. 2015

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