Otages de la douleur
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le 1 nov. 2022
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Dans un geste similaire à Céline Sciamma et son Portrait, Close est avant tout un film à la recherche de nouvelles images. Lukas Dhont nous met face à une inhabituelle tendresse masculine, amicale et fraternelle. Léo et Rémi ont une amitié fusionnelle, ils dorment collés et habitent presque ensemble mais ne semblent partager aucun désir charnel. Cette tendresse se retrouve dans l’esthétique arty du film, mélangée à du naturalisme brut ; « la rencontre entre les frères Dardenne et Xavier Dolan » d’après Le Monde.
Cette comparaison sonne à elle seule comme un avertissement. Le cinéma de Xavier Dolan et celui des frères Dardenne partagent deux points communs dont ils tirent leurs forces : ils sont jusqu’en-boutistes dans leurs esthétiques respectives et tentent de faire disparaître la plume des scénaristes. À l’inverse, le film de Lukas Dhont est dans un entre-deux permanent, alternant entre un désir de réalisme et la volonté d’offrir une émotion évidente et immédiate au spectateur. La musique illustre bien ce formatage : ostensible chez Xavier Dolan, absente chez les Dardenne, sans parti-pris marqué chez Lukas Dhont.
Cet entre-deux pourrait illustrer l’humeur changeante de la préadolescence, mais le film va trop rarement ou maladroitement dans les extrêmes pour que le contraste ne fonctionne. La violence se fait efficacement sentir dans certaines scènes de hockey, mais elle frise le ridicule lors du dernier acte où l’irresponsable névrose d’une mère détruite rappelle un film de genre à bas budget. À l’opposé de ce registre, Close adopte ce fameux ton morne auquel on peut s’attendre lorsqu’on aborde les thématiques du deuil, étouffant la violence du traumatisme. Il émerge finalement un film assez programmatique et un peu plat qui peine à marquer en profondeur, malgré de jolies performances d’acteur.
Créée
le 2 nov. 2022
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