Mais putain pendant encore combien d'année vais-je encore me faire avoir ?
Vous me croyez si je vous dis que j'y ai encore cru à: "cette fois c'est vraiment étonnant, très bon, très loin des autres biopics faits jusque là" ?

Moralité, un truc lénifiant empilant avec une rigueur toute cistercienne les épisodes édifiants de la vie d'un nabot pénible, maniaque (oui oui ! le film montre sa face nôôôire, holala !) et invivable qui ne fit toute sa carrière que pomper laborieusement toutes les idées venues d'outre-Atlantique (ou Manche), avec pour seul épisode de gloire d'avoir pondu la chanson la plus pénible de tous les temps reprise par un célèbre crooner neurasthénique.

Le film ne raconte rien sur les époques qu'il traverse, rien sur les gens qu'il met en scène (le trôômatisme du père sévère !!!), rien sur le monde de l'édition des années yéyé, un vide abyssal qui colle à la lettre au cahier des charges iconographique (seul petit plaisir: voir une belle collection d'instrument de musique sixties) et qui se plaque à la vie d'un petit chef d'entreprise avide de réussite et de pouvoir qui nous prouve une dernière fois que l'aspect artistique du bonhomme était une des 25eme roues de son carrosse, pourvu que ce dernier soit doré et clinquant.

Les filles sont des mouchoirs, les collaborateurs des serpillères, la famille des victimes collatérales, superbe parcours humain vous avouerez, et le peu de sympathie qu'il pouvait me rester pour le blondinet bondissant (je crois que j'ai adoré ses chansons vers 3 ans) a irrémédiablement disparu peu après le générique de début.

Triste symbole que cette grotesque passion française qui perdure encore et nous rappelle à quel point la variété française (j'ai pas dit la chanson, attention) a de tout temps était d'un degré de nullité absolu.

Et un dernier grand merci pour électricité de France et l'ampoule dont la modestie légendaire veut encore que 33 ans après nous en taisions la marque. D'ailleurs, m'avisant que la marque Claude existe (les ampoules, ça ne s'invente pas), je me demande tout à coup s'il ne s'agirait pas d'un ultime coup marketing, raté.
guyness

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