Cléo, jeune et jolie chanteuse, pas encore très connue, mais aux débuts prometteurs est inquiète. Elle attend les résultats d’examens médicaux pour 7 heures du soir. Il est 5 heures de l’après-midi. Elle pense qu’ils seront mauvais, qu’elle est gravement malade (un cancer, sans doute) et pour en avoir le cœur net elle va voir une cartomancienne qui confirme ses craintes.
Le film se déroule quasiment en temps réel et l’on suit Cléo, en étant périodiquement tenu au courant de l’heure qu’il est, dans ses pérégrinations de la rue de Rivoli jusqu’à l’hôpital de la Salpetrière, en passant par le Parc Monsouris. Accessoirement, ça nous donne l’occasion de visiter une partie de Paris un 21 juin, de boire un verre en terrasse au Dôme Montparnasse, de visiter un atelier de sculpteurs ou d’en apprendre un peu plus sur les arbres de la Place d’Italie.
Mais ces deux heures à tuer le temps en compagnie de Cléo, nous montreront surtout que le temps objectif que l’on peut mesurer est bien différent du temps subjectif qui lui paraît traîner par moments, s’accélérer à d’autres, ou même s’arrêter quand la jeune femme rencontre le militaire en permission.
Au début du film, Cléo est anxieuse, impatiente et semble chercher sa raison de vivre au travers du regard des autres ou des reflets des miroirs, pour ensuite regarder les autres et perdre peu à peu son inquiétude initiale. Elle va changer, au cours de cette heure et demie et rencontrer enfin quelqu’un qui va lui parler, l’écouter et sympathiser avec elle. Cette rencontre va la rendre plus forte pour affronter l’avenir et ce résultat médical éventuellement funeste.


Film agréable, malgré la menace qui plane, c’est sympathique de voir Paris en 1961, avec ses cartomanciennes, ses vendeuses de chapeaux, ses bonimenteurs avaleurs de grenouilles. La nouvelle vague voulait mettre les caméras dans la rue en traitant des sujets contemporains, avec des jeunes acteurs. Du coup, il y a un petit coté documentaire bucolique et en prime un court métrage dans le film, avec le couple Godard-Karina en mode burlesque.
Le noir et blanc est très classieux, avec de beaux contrastes, Corinne Marchand est très jolie avec de belles robes et de beaux bijoux et Antoine Bourseiller est très frais en troufion pierrot lunaire et dragueur cultivé. A la fin, ils forment tous les deux un très joli couple !

Roinron
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le 26 févr. 2017

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