Cinquante nuances de pauvreté : voilà comment on aurait dû appeler ce film. Pauvreté scénaristique, pauvreté des dialogues, pauvreté dans le traitement des personnages …. Ce qui me déçoit c’est le fait que les directeurs marketing dominent le cinéma et décident à l’avance de ce qui sera succès ou non. Dès qu’on y regarde d’un peu plus près, on se rend compte que c’est un très mauvais film. Je ne me permettrais pas de parler du livre, je ne l’ai pas lu et il est désormais hors de question que je le lise, mais j’espère qu’il est mieux écrit que ce film est réalisé. Voici le synopsis :


« L'histoire d'une romance passionnelle, et sexuelle, entre un jeune homme riche amateur de femmes, et une étudiante vierge de 22 ans. »


De toute manière, après dix minutes de film on a compris qu’on avait affaire à un mauvais film. La scène de rencontre entre Christian Grey (Jamie Dornan) et Anastasia Steele (Dakota Johnson) est d’un pitoyable… Et quand on voit Anastasia chuter dans le bureau de Grey, on se dit que l’on a affaire à des très grands acteurs (bordel j’espère bien que vous comprenez mon ironie au moins). Car les acteurs sont mauvais, très mauvais, très très mauvais ! Ils sont tout simplement dénués de toute capacité à transmettre des émotions. Et dire que l’on devait avoir Charlie Hunnam (Jax Teller dans « Sons Of Anarchy » en rôle principal et Emilia Clarke (Daenerys Targaryen dans « Game Of Thrones)… Charlie Hunnam avait même commencé le tournage ! Merci de t’être désisté sinon je n’aurais plus regardé les Sons Of Anarchy de la même manière…


Les deux acteurs interprètent des personnages inintéressants et agaçants qui nous désespèrent avec leurs dialogues à deux euros.
- « Pourquoi tu fais ça ? »
- « Parce que j’ai cinquante nuances de tourment »
Mon dieu que c’est pauvre, ça prête à sourire tant c’est sur joué en plus d’être mal joué. La petite Anastasia énerve chaque spectateur sensé du début à la fin. Car quand on joue mal le personnage nunuche, c’est l’actrice qui en devient nunuche. Le scénario est rendu incohérent par ces acteurs et ces dialogues pleins de niaiseries.


Christian Grey est mystérieux ? Aussi mystérieux que Roger Morzini dans « Inspecteur La Bavure ». Et la très légère part de mystère est brisée à la fin du film quand il évoque une enfance difficile (au passage, il n’y a pas plus facile scénaristiquement). L’alchimie, l’attirance soi-disant explicite entre les deux personnages n’existe pas, on ne ressent rien à l’écran car ni le réalisateur, ni les acteurs ne savent nous le transmettre. De ce fait, ça rend le scénario incohérent. Le mec la suit tout le temps, lui montre une salle où l’on peut faire les pires sévices sexuels et ça ne l’effraie même pas.


Il ne faut pas oublier qu’on regarde un film qui fait l’apologie du sadomasochisme (oui et je le revendique) mais qui est interdit aux moins de 12 ans à l’écran uniquement. Cela vous donne l’idée de la qualité des scènes de sexe à l’écran. Permettez-moi mais elles ne feraient même pas bander un adolescent de 14 ans. On est censé assister à des scènes sadomaso, on aurait pu y développer une ambiance malsaine, tendue et dérangeante. Non, c’est aussi inintéressant que tout le reste du film et en plus on a cette musique pseudo-romantique digne des porno des années 70 en fond. Pathétique.


Et pour fignoler le tableau, ce film dure deux heures. Deux heures qui m’ont fait l’effet de regarder dans le vide, qui m’ont fait prendre conscience que les directeurs marketing avaient remportés une victoire sur le bon cinéma, celui qui te donne à réfléchir, celui qui te divertit. Une communication irréprochable suffit-elle pour faire d’un film un succès ?


Ma note est de 3/10 : un point pour dire de ne pas mettre 0/10 à une œuvre cinématographique, un point par mauvaise foi pour me convaincre que je n’ai pas perdu deux heure de ma vie, un point comme marge de manœuvre car il y’a encore deux films de la saga et qu’ils sont potentiellement capables d’être plus mauvais. Voilà ma chronique pour ce « 50 nuances de pauvreté »

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le 1 juin 2015

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