Wong kar Wai et son siècle lumière, c'est par ses plans habituels que le cinéaste chinois débute son œuvre, flous conséquence d'une caméra épaule, course poursuite sur fond de ralentis saccadés. Semblable à l'ouverture des anges déchus, WKW associe puis dissocie l'ensemble de ces images, il continu à filmer ce qui ne cessera d'être pris comme le renouveau du cinéma chinois, donnant à chaque plans une saveur unique et un charme nouveau. La couleur prend dans son œuvre une teinte divergente, accentuant la tonalité esthétique, le cinéaste caresse et épouse de sa caméra les émotions humaines. Il donne à la façon d'un Aronofsky, une nouvelle façon de capter le geste et d'immortaliser son impact. Tourné dans sa première partie à la manière d'un clip des années 90, WKW innove et rénove par un scénario naïf, son propre cinéma.
Tourné vers un récit plus scénaristique qu'intimiste, le cinéaste chinois concentre son œuvre sur un atmosphère émanant d'avantage des décors plutôt que d'une sensualité à la façon d'In the mood for love. Il délaisse cette effervescence de désirs et d' amour habituel, pour se concentrer sur un scénario plus libertain dans sa décence, et plus ouvert dans son enchaînement. C'est cette nouvelle légèreté cinématographique que Chungking express représente, confrontant deux univers très distinct, celui du Dogme95 que l'on aurait incorporé à celui d'Ozu. Accompagné d'une bande originale très diversifiée allant de Massive attack à Denis Brown, Wong kar-Wai se défait d'un certain aspect de sa filmographie assez expérimentale, pour plonger dans ce qu'il n'a qu'exploité jusqu'à là que dans Happy together : le décors rural. WKW déploie ses ailes, empreint d'une culture cinématographique asiatique à la Kitano.