Voici donc un film dont on risque d'entendre beaucoup parler comme ce dernier profite d'un excellent bouche à oreille et booste la fréquentation des salles de cinéma qui, depuis quelques temps, affichent des chiffres de fréquentations extrêmement moroses, du moins en France.


Je l'ai vu deux fois, une première seul, une seconde fois avec ma mère.

La première fois, j'ai trouvé le film assez long, malgré quelques des fulgurances d'écriture avec des dialogues et situations hilarantes et jouissives.


Cependant, le film ne m'avait pas particulièrement passionné et je trouvais qu'il tirait un peu trop en longueurs comme il manquait clairement de fulgurances et d'explosions sentimentales pour réellement capter mon attention malgré une mise en scène léchée et une prestation de Sandrine Kiberlain et Vincent Macaigne excellente et dont on sentait vraiment la complicité et la synergie à l'écran, personnages étant paradoxalement très éloignés en terme de personnalités.

L'un est très introverti et a une confiance en lui nulle et l'autre est extrêmement extravertie, légère et badine.


Fait assez amusant, ma mère a eu exactement la même réflexion que moi concernant ce long-métrage l'ayant trouvé même "trop cérébral".

Cette mise en retrait passionnelle est pourtant un parti pris pleinement assumé par le film tant ce dernier s'avère proposer une vision de l'amour dépouillée de toutes passions fortes, pour ne pas dire pudique (mais pas quasiment inexistante et froide à l'instar d'un Decision to Leave), on comprend très rapidement qu'il s'aiment mais n'oseront jamais véritablement se l'avouer en raison de leur statut conjugal pour l'un et de son passé pour l'autre.


Par ailleurs, une scène où intervient le personnage de Charlotte (Sandrine Kiberlain) fera un monologue sur la notion de passion, défendant et assumant très clairement ce choix de ne pas vouloir d'explosions sentimentales durant toute la durée du film.


En soi, ce film met très bien en lumière toutes la complexité des relations amoureuses et leurs facettes diverses et variées qui font que l'amour c'est à la fois quelque chose de complexe et bizarre et qu'il reste possible, qu'aussi scandaleux puisse paraître cette idée, qu'une relation sincère puisse naître d'une relation extra-conjugale.


Il est également très fin dans la nuance et dans le traitement des sentiments des personnages.

Le film est très intelligent et s'avère être une merveille d'écriture à ce niveau là, il est également ponctué de nombreuses mises en abimes, "d'échos scénaristiques",... et tout ça sans être complètement indigeste comme il est ponctué de nombreuses scènes d'humour, souvent osées parfois filtrant avec l'humour noir mais jamais rien de scandaleux ou d'offusquant pour autant.

EmptyName
6
Écrit par

Cet utilisateur l'a également mis dans ses coups de cœur et l'a ajouté à sa liste Films vus en 2022

Créée

le 25 sept. 2022

Critique lue 25 fois

1 j'aime

EmptyName

Écrit par

Critique lue 25 fois

1

D'autres avis sur Chronique d’une liaison passagère

Chronique d’une liaison passagère
GerardDenfer
2

Masturbation bourgeoise

Un énième avatar de ce cinéma bourgeois français chiant comme l’herpès, qu’on nous sert à coup de louches de plus en plus volumineuses depuis quelques décennies. Donc, apparts somptueux au coeur de...

le 21 sept. 2022

51 j'aime

20

Chronique d’une liaison passagère
Plume231
7

Scènes de la vie extraconjugale !

Sous l’égide de Woody Allen (notamment par le fait que le caractère extravagant du personnage incarné par Sandrine Kiberlain n'est pas sans rappeler celui joué par Diane Keaton dans Annie Hall !),...

le 14 sept. 2022

32 j'aime

15

Chronique d’une liaison passagère
takeshi29
7

Parfois il faut savoir tuer le père, même quand il s'appelle Rohmer...

Il aura fallu qu'Emmanuel Mouret s'émancipe de Rohmer, sans bien heureusement l'éclipser totalement, pour donner à son cinéma un nouveau souffle, une profondeur, cette forme de gravité sous la...

le 25 sept. 2022

26 j'aime

4

Du même critique

Blanche Gardin - Bonne nuit Blanche
EmptyName
6

Lave plus blanc que blanc.

Depuis son premier spectacle et plus spécifiquement son apparition dénonçant l'angélisme du monde du spectacle par rapport à l'affaire Polanski lors des Molières, Blanche Gardin s'est très rapidement...

le 21 oct. 2019

14 j'aime

2

Inio Asano Anthology
EmptyName
8

Critique de Inio Asano Anthology par EmptyName

Sortie le 31 janvier dernier en France, cette anthologie d’histoires courtes d’Inio Asano est la troisième du genre à paraître en France après Un Monde Formidable et La Fin du monde avant le lever du...

le 5 févr. 2020

13 j'aime

Les Passagers de la nuit
EmptyName
5

Comme à la radio

De quoi ça parle ?Ce film est une plongée dans les années 80 en France, une ode à la nostalgie et à un certain mode de vie propre à cette époque. Entre histoire d’amours plurielles et diverses qui se...

le 4 mai 2022

12 j'aime