Ce qui m'a le plus frappé dans cet hommage de Polanski au film noir hollywoodien, c'est la maîtrise du story-telling. L'intrigue (Robert Towne au scénario) est riche, complexe, mais se suit pourtant avec une facilité déconcertante. A la manière d'un fil rouge, Jack Nicholson, à la fois cabochard et acharné, nous embarque avec lui dans cette enquête mêlant eau et mœurs.
La mise en scène classieuse et léchée s'avère maîtrisée tout en restant relativement posée.
Les seconds rôles sont plutôt marquants (Faye Dunaway et John Huston).
Si Chinatown est le film préféré de David Fincher, (et en le regardant on entre-aperçoit certains signes de filiation: la mise en scène élégante et millimétrée, la noirceur sans concession de l'intrigue, la lumière...), c'est souvent à Hitchcock que l'on pense en regardant les œuvres de Polanski, car si ici la mise en scène et le scénario peuvent par moment rappeler Vertigo, d'autres de ses œuvres comme Repulsions ou Frantic se veulent presque des hommages au maître bedonnant.