Chair de poule, c’est cette série de livres horrifiques qui a cartonné dans les années 1990 et dont je me suis délecté pendant des années étant enfant ! Son succès a donné naissance à une série télévisée qui a notamment vu des acteurs plus ou moins prometteurs comme Hayden Christensen ou Ryan Gosling faire leurs premiers pas devant la caméra. Son adaptation cinématographique débarque chez nous plus de 20 ans après la parution du premier livre.


Regroupant 74 histoires différentes dont beaucoup ont déjà été adaptées à travers la série télévisée, je me demandais quel angle allait adopter la version cinéma de Chair de poule. C’est finalement la solution méta qui est choisie pour faire de R.L Stine, l’auteur des livres, l’un des personnages principaux du film et l’inscrire dans notre réalité.
Enfin, une réalité dans laquelle des monstres sortent littéralement de cette littérature pour enfant.



Cette approche méta est surement l’un des aspects les plus réjouissants du film.



Cette approche est sûrement l’un des aspects les plus réjouissants du film et donne lieu à des scènes amusantes. Comme retrouver le personnage de R.L Stine (et son complexe d’infériorité par rapport à Stephen King) à devoir écrire une histoire en étant lui-même coincé dans le décor d’une adaptation théâtrale de Shining. Ou bien croiser le vrai R.L Stine faisant un caméo en miroir au rôle de Jack Black à travers son personnage de professeur d’art dramatique, M. Black (et non Black M). Cet aspect méta se retrouve aussi au détour d’une ligne de dialogue qui rappelle la structure narrative des livres et qui, sans surprise, s’avèrera être celle empruntée par le film.



L’autre idée bienvenue du film, c’est de faire un melting-pot en offrant une bonne partie du bestiaire du genre horrifique.



L’autre idée bienvenue du film, c’est de faire un melting-pot en offrant une bonne partie du bestiaire du genre horrifique, à la manière de ce que proposait La Cabane dans les bois. Malheureusement, du film de Goddard (Drew, pas Michel), Chair de poule en a aussi conservé les effets spéciaux foireux. Avec des images de synthèses qui riment avec «mauvaises» et des costumes qui semblent venus de la boutique de déguisement du coin, il y a de quoi sortir du film à plus d’une reprise. Difficile donc de trouver le frisson promis par le titre face à un résultat aussi raté.



L’horreur est totalement délaissée.



Ce qui est raccord avec le fait que l’horreur soit totalement délaissée dans ce film. L’apparition d’un monstre ou tentative de scène horrifique est bien souvent contrebalancée par une petite blague (dont plus d’une tombe à plat), tuant toute possibilité de tension. Le tout soutenu par la partition d’Henry Jackman semblant tout droit sortie d’un épisode de Desperate Housewives. Dommage car c’est qui faisant une bonne partie de l’intérêt des livres, c’était l’envie de frémir sous la couette !



L’histoire du film reste assez basique.



L’histoire du film reste assez basique, se résumant à un ersatz de Jumanji : des bestioles sèment la pagaille en ville et un groupe de 4 personnes va devoir les réexpédier de là d’où elles viennent. À la différence que le groupe en question est bien moins attachant que celui composé par Robin Williams et la jeune Kirsten Dunst. Le twist à mi-parcours (n’ayant en fin de compte aucun impact) et le petit cliffhanger final ne relèveront pas le niveau.
En plus d’avoir des trucages et une histoire qui semblent sortir des années 1990, Chair de poule a aussi un léger parfum des eighties. Le ton du film évoque celui des productions Amblin que ce soit à travers les enfants, héros du film de cette aventure fantastique ou les Gremlins, qui trouvent échos dans les nains de jardins maléfiques (groupe de petites créatures démoniaques qui termineront brûlées ou broyées dans la cuisine).



Une erreur de casting qui s'appelle Jack Black.



R.L Stine est campé par une erreur de casting qui s’appelle Jack Black. Il est ici hystérique, impulsif et colérique. Soit tout à fait l’image qu’on se fait d’un écrivain. Pour parfaire le tout, la ressemblance physique n’est pas du tout au rendez-vous. Je me dis que Jet Li dans le rôle de Martin Luther King aurait été plus convaincant. Dommage car dans le King-Kong de Peter Jackson, l’acteur avait prouvé qu’il savait varier les registres tout en étant sobre et convaincant. Avec son nom qui transpire la virilité, le jeune Dylan Minnette est celui qui s’en sort le mieux avec quelques vannes et mimiques qui m’ont décroché un sourire. Sa tête à claque d’acolyte joué par Ryan Lee m’a toutefois bien plus crispé. L’interchangeable et transparente Odeya Rush fait office de love interest oubliable du film.


Produit semblant venir des années 1980-1990, à l’exception de son sympathique côté méta, Chair de poule ne se résume qu’à une faible adaptation comique de la saga des livres d’horreur pour enfant. Le bestiaire généreux et les quelques gags amusants ne sauvent pas une histoire sans intérêt aux effets foireux avec un Jack Black bien mal casté.


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le 14 févr. 2016

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