Le Fanfaron ...qui manque de tuer Rosalie. Jules et Jim(qui ne seraient pas intermittents à guitare)

"Allez! Sors!"

Juste trois remarques à son sujet. Je l'ai encore rererevu.

En février 2021, j'osais écrire à son sujet; en décembre 2023, je corrige ma liste de vieilles remarques car je ne viens de remarquer qu'à ce nouveau visionnage que César sort littéralement du champ de la caméra justement au moment où David lui crie de sortir..."Allez! Sors!" (de la voiture). Le plan reste fixe, et c'est César qui après être sorti de la voiture, sort aussi du champ vers la gauche, la caméra ne le suit alors pas,plus,

alors qu'elle lui a été (elle) fidèle tout le film; même quand il est loin, la caméra le cherchait et venait zoomer sur lui...César sort du champ, la caméra reste fixe, ne le suit pas, comme Rosalie ne le suit plus non plus...les deux amoureuses ne s'intéressent plus à ses simagrées. Il sort de la voiture, du champ, comme il sort littéralement de la vie de Rosalie.

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A ce nouveau visionnage, sa tentative de suicide au volant avec ami à côté, me saute enfin aux yeux comme typique de son égo-centrisme puisque ce fut presque un Suicide-Meurtre (comme un peu un pilote d'avion qui se suicide sans penser aux passagers ou ceux qui sautent d'un building sur une rue très peuplée...).

Dans le passé, je la trouvais surtout triste cette tentative de suicide. Je la vois maintenant comme criminelle, cette quasi Palmade.

Ado, j'avoue avoir aimé ce personnage de Montand, le marrant;

Frey le brun venant "foutre sa merde" (me disais-je alors)...

Maintenant, je vois qu'il cogne, crie, est jaloux...

pire^^, il se sert de la rue comme poubelle en jetant cigare par fenêtre...

pire, ce goujat prend de longs bains (oh le vilain...^^),

se moque des peintres et artistes, espionne sa femme, donne le prix de ses cadeaux,

phagocyte l'attention, re-ment, re-cogne...

De nos jours, il est un vrai masculiniste macho, à deux doigts de faire à Romy, ce que Cantat a fait à ma Marie.

Lui pochant ses beaux yeux, comme les miens avaient alors été enfin ouverts sur le machisme; un des premiers "-isme" dont j'apprenais enfin le sens. Avant le proche et bien pire, Islam-isme.

(elle met du temps à apporter les nouveaux glaçons et j'entends enfin le taliban dire dans sa barbe, "roooh elles sont emmerdantes!" ..."ELLES"??? sont emmerdantes!^^ (sic) en 2023...reste qu'elle n'est alors pas dupe et très volontaire; j'aime quand, commençant sa propre petite entreprise, elle lui dit: "si un jour, t'as plus de sous, je pourrais t'aider"...César ricane jaune).

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(février 2021)
Juste de micro remarques (tout a sans doute été dit et bien mieux écrit sur ce bijou):

_________Je l'ai encore revu en dépit des publicités de C8 et son retard habituel...l'enregistrer permet de les avancer: ma banale remarque est à la hauteur du si si si banal générique de début pour une telle merveille...il n'est pas recherché et à la hauteur du film...il est tout bleu et n'a pas la meilleure musique de toute la subtile BO.
Mais après...le film est toujours aussi riche et universel.
(ça change des films qui commencent par un grand bang, et génial générique, puis sont nuls)

__________Cette fois, la violence de César me saute encore mieux aux yeux désormais, je l'avais oubliée/enfouie...j'étais tant pour lui dans le passé et n'aimais pas trop David et son arrivée "fouteuse de merde"... comme je me disais, alors naïf et bête; je vois désormais que David était meilleur peut-être pour Rosalie. Plus attentionné et protecteur?
Puis j'ai compris que mon avis vaut peau de balle...
qu'elle fait ce qu'elle veut et aimait César etc. etc. etc. etc. etc.

Chaque visionnage, ce sont des scènes différentes qui prennent du relief, sans doute aussi en fonction de la vie du 'spectateur'/partageur/invité/témoin: j'adorais bien sûr la très très fameuse, sur-diffusée scène où David, regard droit dans celui de César, lui dit qu'il "aime Rosalie" et le fanfaron fait semblant de ne pas comprendre puis re re-maitrise la situation en félicitant celui qui vient de lui lancer un défi et l'avertir.

"quel type?"
Cette fois, c'est la scène dans la bagnole qui me saute aux yeux et oreilles: celle avec Rosalie reposant sa tête sur ses coudes...et surtout fermant et ouvrant ses yeux... "quel type?"...visage en diagonale, oblique dans le plan (comme sur une icône de Marie, sa tête sur Jésus? Ou Diana en interview ^^)
"quel type?"
et l'autre, aussi de mauvaise foi qu'avec David..."ben tu sais Daniel? Danny? "
Cette scène aussi, les apprentis acteurs pourraient la présenter en classe de théâtre:
César: "Dors un peu va!" (elle le faisait déjà; elle avait pas besoin qu'il lui dise...elle dormait, mais c'est comme s'il veut maitriser ça aussi...genre, c'est pas elle qui va dormir, c'est lui qui lui conseille et l'envoie dormir?)
César: "J'étais bien hein? aujourd'hui, toute la journée?"
Rosalie: "Tu as été formidable (jette ton cigare)"
César: "Je jette mon cigare...ET Je Suis Formidable...
Ce type-là, il est sympas.
Rosalie: "Quel type? ....je ne connais pas de ...ty-pe"
César: "orrrr jj'sais plus son nom...comment tuu l'appelles euh euh Daniel? Danny??"
Rosalie: "Daaavid" (le "a" de la mort, musique à mon oreille...Daaavid...le "i" comme "ee"...la seule fois où j'aime moins mon beau "Pierre")
César: "David, c'est ça hé hé Très Sympas" (les yeux fermés --pour pas qu'on les lise? ils le trahiraient?--, le menton qui se lève, les lèvres pincées à l'énoncé de et pensée à ce David;
les lèvres pincées, comme s'il avalait trop de citron)
"Il le sait un peu trop ..remarque hein? Le côté vaguement...tu voies ce que je veux dire

Rosalie: "Non!"
(le mot qui rebute ce genre de mecs...)
(Rosalie me fait penser à mon chat quand je bricolais, écrivais ou faisais d'autres bêtises...tête posée, ouvrant les yeux à intervalles...mais me voyant venir, 'gros comme une maison')
César: "Si si! le côté euh euuu"
Rosalie: "Le côté quoi?"
César: "Le côté 'on sent le type à l'aise quoi!' (César a les yeux bien ouverts là!)
Rosalie: "Mais c'est comme toi...ça s'appelle le charme"
César: "Voilà, jjjjjje je cherchais le mot" (regard sur le côté gauche pour fuir par la fenêtre)
"Il s'est passé quoi exactement entre toi et lui" (là son col de chemise commence à le serrer; ça y est ,
TOUT ça pour ça , TOUT ce jeu du chat et la souris, pour cette question qui semblait quasiment lui brûler littéralement les lèvres, tant ses lèvres font le poisson toute cette scène ^^)

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J'avais déjà pensé à 'Jules et Jim', sorti 10 ans(?) plus tôt, mais bien sûr, où les amoureux sont plus pauvres, artistes et ex-soldats? ...et amis quasi dés le départ.

Ici, c'est à la fin que Jules et Jim sont amis.
Mais cette fois, j'ai enfin pensé au 'Fanfaron', sorti 10 ans(?) plus tôt,
grâce à Patrick Brion qui me l'a remontré la même semaine:
__comme le Fanfaron, César roule souvent à gauche aussi, double en prenant l'autre voie en allant au mariage, manque de tuer un piéton comme le Fanfaron manque de tuer un enfant (lui sur la terrasse d'un café).
__comme le Fanfaron, César sort aussi de route...
César aurait pu tuer Rosalie.
__comme le Fanfaron, lors de la visite chez aussi un Oncle, il vole la vedette au vrai neveu, David/Trintignant qui s'éclipse aussi "on dirait que c'est lui le neveu".

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Je sais et j'ai lu tant d'autres meilleures choses à dire et aimer dans ce film, mais toutes dites ailleurs aussi.

Décidément, je suis ravi de toujours et encore avoir beaucoup à découvrir chez Sautet et Jean-Loup Dabadie:

https://www.senscritique.com/film/vincent_francois_paul_et_les_autres/critique/62733494

https://www.senscritique.com/liste/jean_loup_dabadie/2724751

PierreAmo

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