Cendrillon
6.5
Cendrillon

Long-métrage d'animation de Clyde Geronimi, Wilfred Jackson et Hamilton Luske (1950)

Pour faire court:
Toute la substance du conte y est, avec en plus de l'humour (beaucoup); des méchants plus vicieux que chez Perrault; des visuels fort agréables à l'oeil (ce film m'a rendu fan de Mary Blair); des séquences mémorables (bonne idée de transformer la fuite du palais en séquence angoissante; la longue séquence de la clé, digne d'Hitchcock, oui, je le pense sincèrement); des chansons tubesques.

Pour faire long:
Dans cette adaptation pour large public, il ne me semble pas que l'on perde tout ce qui faisait le sel du conte (pas comme dans *tousse* La Petite Sirène *tousse* et pourtant dieu sait que je l'adore), au contraire. On gagnerait même en action, en intérêt pour l'héroïne, les méchants et on se retrouve avec des personnages secondaires tordants.

La durée du film n'est pas excessive du tout (alors que je reprocherais à son prédécesseur Blanche-Neige l'ajout de longues séquences qui ne font pas avancer l'action DU TOUT), tout comme le conte ne dure que quelques pages. La simplicité du traitement de l'histoire est ce qui fait sortir ce film du lot. C'est dépouillé et extrêmement habile. Au nom du "divertissement avant tout", les personnages, tous sous-développés et simplistes, marchent formidablement bien parce qu'ils sont des symboles plus que des personnalités complexes. Ainsi les méchants sont moches parce qu'ils sont méchants, et ça ne me gêne pas, c'est même logique, ils représentent un concept. Et moi, petit enfant de 6 ans, j'ai pu m'attacher à Cendrillon tout comme une petite fille japonaise en 2009, ou ce critique cinéma lors de l'avant première du film. Pour illustrer mon propos, je dirais que le personnage de Cendrillon est divisé en deux: la jeune fille rêveuse et bonne chanteuse qui habille des souris et ma propre personnalité que je projette dedans.

Et ce que je préfère dans ce film, ce sont les visuels. Ils marchent magistralement, comme Blanche-Neige ou Pinocchio, ce film ne cherche pas la logique par dessus tout, il donne à voir ce que nos émotions ont besoin de voir. Est-ce logique que l'éclairage baisse lors d'un gros plan sur la Marâtre? Que le carrosse roule dans des escaliers (en même temps, c'est des souris qui conduisent, vous vous attendiez à quoi) ou décolle du sol malgré son poids évident? Que le décor disparaisse lorsque Cendrillon se fait agresser? Pour moi c'est un ensemble de parti-pris artistiques qui rend les "classiques" visuellement plus couillus que l'ensemble des productions récentes. A l'époque où Disney ne s'inspirait pas de Disney mais de Murnau, Rackham, etc...

Enfin, le médium "animé", c'est une idée de génie. Et pas que pour ce film. Alors que les très anciennes versions cinéma "en live" tombent un peu dans l'oubli, le choix du tout dessiné rend ce film aussi intemporel que le conte.

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le 18 avr. 2014

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pi-r

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