Casque d'or est un classique du cinéma français, en particulier pour la grande interprétation de Simone Signoret.
Ce qui fait la force de ce film, c'est qu'il ne se contente pas de jouer sur un seul genre qui aurait été le drame. Becker mélange différents genres pour un résultat à la fois réaliste et historique. Ainsi, c'est un mélange de drame historique, de romance et de polar. L'histoire parait d'abord simple et se révèle comme beaucoup plus complexe par la suite. J'ai également trouvé que beaucoup d'éléments tournaient autour de la ronde. En effet, avec une simple valse, Becker créé un environnement oppressant, presque gênant. Il y a aussi une certaine notion de violence que cette dernière soit physique ou verbale, visible ou invisible. L'avant dernière scène est un plan sur Signoret qui vient d'assister à la mise à mort par guillotine de son amant (Serge Reggiani). C'est une scène triste, pendant laquelle, aimant tellement son amant, cette femme regarde son meurtre, comme pour une dernière vision de lui vivant. Le film se termine ensuite sur les souvenirs heureux du couple, sur une danse qui ne s'arrêtera jamais, dans le cœur de cette femme du moins.
Le personnage de Signoret est très bien construit. Elle est à la fois douce et forte. Elle peut passer d'une seconde à l'autre à une femme grossière vers une femme sensuelle. D'ailleurs, on a comme l'impression que son personnage s'assagit petit à petit vers la faiblesse, physique comme mentale.
On retrouve cette idée avec la photographie. Claire au début, elle devient foncée et annonce des éléments tragiques. La scène du mariage est très jolie. Signoret y lance des regards en coin à Reggiani comme pour une demande sourde, mais qui ne laisse pas le spectateur indifférent.
Finalement, on se rapproche un peu de la tragédie. Cette joie du début était presque trop haute, presque un point de non retour.

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le 18 sept. 2020

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Emmie-Kenza

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