Les cloisons du fiel
Rien n’annonce, dans l’exposition de Casque d’or, la tragédie en sommeil. Echappée dans les guinguettes de la Belle Epoque, le film s’ouvre sur la Marne et ses plaisirs tous droits sortis des...
le 12 mars 2014
46 j'aime
16
Je tenais à revoir ce classique absolu, réputé pour être l’un des plus beaux films sinon le plus beau de Jacques Becker, justement parce que je l’aime nettement moins que d’autres. En le revoyant, j’ai compris pourquoi je l’aime moins. Il y a pourtant tout dans ce mélodrame pour que j’en sorte en miettes : Une histoire d’amour, une belle histoire d’amitié, un affrontement pour une femme, une crapule véreuse, lâche, dégueulasse (Félix Leca personnage mauvais jusqu’à l’os) mais aussi une parenthèse rêvée ( ?) au bord d’un fleuve, des danses endiablées dans des guinguettes effervescentes, la terrible sentence finale de l’échafaud. Becker maitrise totalement son dispositif, l’imbrication de son récit et la progression tragique. Quand Signoret & Reggiani croisent leurs regards pour la première fois on sait qu’ils courent au drame. Il y a dans Casque d’or une chape de plomb permanente, parfois nette, parfois invisible, qui empêche d’apprécier l’amourette bucolique. Même sur les bords de l’eau, on sait que tout cela ne tient qu’à un fil. C’est beau, souvent très beau, même. Mais je pense que ce couple de cinéma me pose problème. Je n’y crois pas. Ensemble, se donnant la réplique, la passion, la tragédie l’un à l’autre, ils font trop acteurs de la comédie française, pas suffisamment prostituée et charpentier de banlieue parisienne, en gros. Alors je sais qu’on pourrait dire ça de n’importe quel film, n’importe quel couple de cinéma, c’est un grief qui ne tient qu’à moi. J’y crois moins que disons, un Antoine & Antoinette où l’interprétation n’échoie pas à des monstres sacrés trop envahissants pour des personnages aussi lambda. Signoret & Reggiani sont bons, mais je vois trop leur jeu, je les préfère dans, au pif, Les diaboliques ou Le doulos. Je suis d’ailleurs nettement plus impressionné par le méchant du film, campé ici par un magistral Claude Dauphin, super flippant.
Créée
le 18 déc. 2018
Critique lue 170 fois
D'autres avis sur Casque d'or
Rien n’annonce, dans l’exposition de Casque d’or, la tragédie en sommeil. Echappée dans les guinguettes de la Belle Epoque, le film s’ouvre sur la Marne et ses plaisirs tous droits sortis des...
le 12 mars 2014
46 j'aime
16
Un film profondément ambigu, pétri d'héroïsme mal placé. Bon, en gros, c'est l'histoire de quoi ? une prostituée qui flashe un après-midi, vers 15h, sur un mec avec une moustache. Passons sur le...
Par
le 24 oct. 2011
25 j'aime
25
A la belle époque, une histoire d'amour chez les apaches: superbe cadre pour un drame romantique. Pendant que les riches viennent s'encanailler dans les milieux interlopes, les ouvriers travaillent...
Par
le 13 janv. 2014
15 j'aime
1
Du même critique
Quand Grave est sorti il y a quatre ans, ça m’avait enthousiasmé. Non pas que le film soit parfait, loin de là, mais ça faisait tellement de bien de voir un premier film aussi intense...
Par
le 24 juil. 2021
30 j'aime
5
J’ai cette belle sensation que le film ne me quittera jamais, qu’il est déjà bien ancré dans ma mémoire, que je me souviendrai de cette maison, ce village, ce petit garçon pour toujours. J’ai...
Par
le 21 nov. 2014
30 j'aime
4
Il est certain que ce n’est pas le film qui me fera aimer Star Wars. Je n’ai jamais eu de grande estime pour la saga culte alors quand j’apprends que les deux films sont sortis en même temps en salle...
Par
le 10 déc. 2013
27 j'aime
6