Les cloisons du fiel
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Hommage à la femme, à l’amour, à l’amitié et au Paris populaire dit de la Belle-Époque, Casque d’Or tient de ces films anciens qui parviennent à faire resurgir un temps perdu, mêlant un certain réalisme à un temps rêvé.
L’assommoir de Zola, L’assassin habite au 21 d’Henri-Georges Clouzot, Brassaï en photographie : autant de transtextualité, de liens narratifs, linguistiques, visuels ou sociaux qui les réunissent. Tous auront réussi à peindre leur époque et à nous la restituer, avec les outils dont ils disposent. Ici, une ambiance nous revient à travers les âges avec ces bistrots, les promenades dominicales au bord des cours d’eau dans les banlieues alors verdoyantes, les guinguettes populaires, les canotiers, les terrains vagues en plein Paris, les devantures, les enseignes, les cochers, les pavés, les paletots, les moustaches, des robes et des frous-frous ; puis une langue, un argot parisien, celui dont se servent les « apaches », celui des bas-fonds, des cabarets et des bistrots mal fréquentés ; mais aussi des valeurs éternelles et inébranlables ; et enfin, des relents de lâcheté, de délation, de collaboration.
Becker avec des symboles plein de malice, des transitions très soignées, un bon scénario, un suspens intact, des acteurs qui savent jouer avec la justesse exigée, réalise un film qui transcende son époque et rejoint l’intemporalité, à travers les valeurs et les thèmes évoqués. Avec en prime un magnifique duo Signoret / Reggiani, la première jouissant d’une aura spectaculaire et le deuxième démontrant un jeu non-verbal époustouflant, Casque d’Or est sans aucun doute un classique du cinéma français - d’abord et avant tout, car difficile à traduire et aux nuances difficiles à saisir pour un étranger. À voir sans faute.
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Créée
le 7 sept. 2021
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