
Aujourd'hui un classique français du cinéma d'après-guerre. Pourtant, à sa sortie, il fut accueilli plus que fraîchement par la critique et le public.
Situé à la Belle époque, le film n'est sûrement pas le plus personnel de Becker (Rendez-vous de juillet et Le trou le sont bien davantage) mais sans doute l'un de ses plus brillants. Notamment pour le mariage improbable entre deux styles : le drame lyrique et amoureux, poussé dans ses retranchements, et le naturalisme, plus austère et serré (ce côté melvillien qu'on retrouvera dans ses derniers films). Reggiani joue sobrement, Signoret de façon plus extravertie, ce contraste a quelque chose de saisissant. Sans parler des seconds rôles, énormes, en particulier Bussières. Bien entendu, on retrouve la précision de Becker pour décrire un milieu, celui des "Apaches", en l'occurrence. A noter la magnificence de la photo et la qualité des dialogues et de la musique.