On a l'habitude de dire que le cinéma français, contrairement à son homologue britannique, peine à décrire le monde du travail, si ce n'est de façon caricaturale ou affadie. C'est un peu moins vrai depuis que des films comme De bon matin, Violence des échanges en milieu tempéré ou même Maman a tort, ont traité le sujet avec une certaine acuité. Carole Matthieu s'annonce comme un film sans concession sur cet univers impitoyable en mettant le doigt là ou cela fait mal, à savoir sur la souffrance au travail. La description d'une plateforme d'appel et le management par la terreur sont parfaitement décrits par le film de Louis-Julien Petit, aucun reproche à faire de ce point de vue. Il y a malheureusement à dire sur une mise en scène nébuleuse et confuse qui fait dans le formalisme à côté de scènes totalement réalistes. Surprenant. Et puis, même si c'est à son corps défendant, Isabelle Adjani a tendance à phagocyter le récit, la caméra s'attardant sur son visage constamment crispé. Le peu de limpidité de l'intrigue et sa noirceur systématique découragent à la longue même si l'on ne peut que saluer les intentions de départ.

Cinephile-doux
5
Écrit par

Créée

le 7 déc. 2016

Critique lue 768 fois

4 j'aime

Cinéphile doux

Écrit par

Critique lue 768 fois

4

D'autres avis sur Carole Matthieu

Carole Matthieu
KroleL
8

« Rêve d’un monde, monde plus beau à faire ensemble »

Louis Julien PETIT signe à nouveau un film social qui va au bout de ses convictions. Carole Matthieu (Isabelle ADJANI), médecin du travail, veut faire quelque chose qui a du sens. Réceptacle des...

le 8 nov. 2016

6 j'aime

Carole Matthieu
ffred
3

Critique de Carole Matthieu par ffred

Discount, le premier film de Louis-Julien Petit était aussi sérieux que drôle. Celui-ci n’est que sérieux. Et raté. Il n’est ce que finalement il était prévu d’être : un téléfilm (comme La journée de...

le 15 déc. 2016

4 j'aime

Carole Matthieu
Cinephile-doux
5

Mal au travail

On a l'habitude de dire que le cinéma français, contrairement à son homologue britannique, peine à décrire le monde du travail, si ce n'est de façon caricaturale ou affadie. C'est un peu moins vrai...

le 7 déc. 2016

4 j'aime

Du même critique

As Bestas
Cinephile-doux
9

La Galice jusqu'à l'hallali

Et sinon, il en pense quoi, l'office de tourisme galicien de As Bestas, dont l'action se déroule dans un petit village dépeuplé où ont choisi de s'installer un couple de Français qui se sont...

le 27 mai 2022

74 j'aime

4

France
Cinephile-doux
8

Triste et célèbre

Il est quand même drôle qu'un grand nombre des spectateurs de France ne retient du film que sa satire au vitriol (hum) des journalistes télé élevés au rang de stars et des errements des chaînes...

le 25 août 2021

73 j'aime

5

The Power of the Dog
Cinephile-doux
8

Du genre masculin

Enfin un nouveau film de Jane Campion, 12 ans après Bright Star ! La puissance et la subtilité de la réalisatrice néo-zélandaise ne se sont manifestement pas affadies avec Le pouvoir du chien, un...

le 25 sept. 2021

70 j'aime

13