Il est peut-être temps de reconnaître la cohérence, le style et la minutie du cinéma de Paul Greengrass qui réussit toujours à se renouveler, à se placer devant de nouveaux défis. Capitaine Phillips est une entreprise imposante mais le réalisateur s'en tire avec les honneurs. Il maîtrise les moindres aspects du film, ne délaissant aucun camp, et parvenant toujours à faire grimper la pression, laissant parfois retomber quelques instants la tension pour lui donner un coup de fouet juste après.

Capitaine Phillips, c'est le divertissement de haute volée, grâce bien sûr à son style qui propose une totale immersion. Avec des plans simples et rapides, Greengrass dresse le portrait de chacun de ses personnages : le capitaine qui emmène avec lui un cadre de ses proches, cadre posé dos à lui dans le bureau du paquebot. L'au revoir est bref avec son épouse et leur conversation des plus banales dans la voiture. Sa vie de famille, il n'y accorde de toute évidence pas assez d'importance. Muse, lui, donne le ton très vite. C'est peut-être un sac d'os mais son regard plein de haine et de courage en dit long. Il est déterminé et il a l'âme d'un leader. Il est clair que c'est sa personnalité qui fait prendre à l'histoire les cheminements qui l'on connaît. Son déterminisme est, presque, plus fort que tout.

Capitaine Phillips, c'est, pourrait-on dire le film qui ne commet pas de faux pas : le casting est irréprochable, la mise en scène rythmée et intelligente, la musique n'est pas trop appuyée mais laisse comprendre dès le début que tout va mal se passer. Le scénario est construit avec de vrais rebondissements et nous livre une fin satisfaisante et le montage est exemplaire.

Il sera difficile (j'espère) à l'avenir d'oublier la scène où Tom Hanks est interrogé à la fin. Du grand cinéma. Et il est inutile ici d'avancer l'argument de ces américains, ces boy-scoots, qui arrivent tels des cowboys. C'est justement ça l'Amérique : la démesure de la réponse, la démesure des moyens mis en oeuvre, l'arrogante assurance de gagner à la fin, un certain totalitarisme qui fait peur.
busterlewis
9
Écrit par

Cet utilisateur l'a également mis dans ses coups de cœur et l'a ajouté à ses listes Films vus en 2013 et Les meilleurs films de 2013

Créée

le 23 nov. 2013

Critique lue 1.6K fois

31 j'aime

busterlewis

Écrit par

Critique lue 1.6K fois

31

D'autres avis sur Capitaine Phillips

Capitaine Phillips
drélium
8

Tom encore bée

Passons sur la prestation de Tom Hanks qui ira de flasque à formidable d'intensité, je choisis formidable d'intensité, Capitaine Phillips m'a, comme espéré, emporté dans son sillage se montrant très...

le 12 févr. 2014

34 j'aime

8

Capitaine Phillips
busterlewis
9

La rage de vivre

Il est peut-être temps de reconnaître la cohérence, le style et la minutie du cinéma de Paul Greengrass qui réussit toujours à se renouveler, à se placer devant de nouveaux défis. Capitaine Phillips...

le 23 nov. 2013

31 j'aime

Capitaine Phillips
Gand-Alf
7

Hostages.

Cinéaste pointilleux, soucieux de coller au plus près de la vérité et aussi à l'aise dans le cinéma à grand spectacle que dans la politique-fiction, Paul Greengrass s'attarde cette fois sur la prise...

le 16 avr. 2015

19 j'aime

Du même critique

The Place Beyond the Pines
busterlewis
5

Avoir un pistolet en or n'empêche pas de manquer sa cible.

Il y avait tout pour faire un film d'exception : - un bon matériau de départ : la vie pourrie de Ryan Gosling qui aurait pu se replier sur celle de Bradley Cooper, qui est socialement de l'autre...

le 25 avr. 2013

47 j'aime

Capitaine Phillips
busterlewis
9

La rage de vivre

Il est peut-être temps de reconnaître la cohérence, le style et la minutie du cinéma de Paul Greengrass qui réussit toujours à se renouveler, à se placer devant de nouveaux défis. Capitaine Phillips...

le 23 nov. 2013

31 j'aime

Napoleon Dynamite
busterlewis
1

L'anti-comédie US !

Voilà un film qui vous fera souffrir ! Voilà un film à propos duquel vous vous poserez une foule de questions ! Mais pourquoi les acteurs ont-ils accepté d'y jouer ? Qui a écrit le script ? Comment...

le 7 mai 2012

13 j'aime

2