Behind craignait le pire.


Car contrairement aux personnages de Ça : Chapitre 2, il se souvenait. Du calvaire enduré pendant la séance day one du premier épisode. De son coup de sang inutile, de la Foire du Trône qui régnait dans la salle. Et il avait peur de remettre ça.


Heureusement pour lui, les fans étaient beaucoup moins nombreux aujourd'hui et le masqué a donc pu savourer en toute quiétude la séance.


Pour le reste, le masqué avait envie de jouer au feignant, et de refourguer à ses abonnés un copié/collé de sa précédente critique. Mais quelques différences méritent quand même de se pencher sur un avis un peu plus fouillé.


Pour commencer, le niveau global est exactement le même que celui du précédent épisode, alors même que les presque trois heures de projection promettaient a priori des aléas rythmiques dans le masqué n'est que trop peu friand. Mais il y a eu une sorte de miracle, car vous allez lire Behind en train de vous dire qu'il n'a absolument pas senti le temps passer. Si ce n'est les coups de téléphone ayant pour fonction de réunir le club des ratés, extrêmement mécanique et où l'on sent Andy Muschietti assez peu concerné. Alors même qu'il nous met sous le nez, en guise de prologue, la mise en scène d'une agression homophobe laissant tout autant sur le carreau le spectateur que les pauvres victimes. Quant au reste du film, il est plutôt bien équilibré et sans aucun temps mort. Un petit exploit, si vous voulez mon avis.


Niveau épouvante, Ça : Chapitre 2 se donne sans aucune retenue, tout comme son aîné, mais ce coup là en évitant l'overdose propre à anesthésier celui qui a payé sa place. Plutôt bienvenu, donc, d'autant plus que le film est construit sur des constants aller-retours en l'enfance et l'âge adulte, permettant de connecter les deux parties du casting et de jouer sur un sacré catalogue de traumas, de névroses et de souvenirs douloureux, majoritairement bien exploités et illustrés. En forme de terreau propre à l'empathie dans ce que le club des ratés subit tout au long de leur retour à Derry.


Sauf que, petite nouveauté assez décevante par instants, certains effets graphiques ne sont pas des plus réussis, mettant en scènes des apparitions assez moyennes désamorçant une partie de la charge éprouvante de l'horreur ressentie par les personnages. Tandis que le climax, lui, est bien géré, au contraire du gloubiboulga final de l'adaptation téléfilm.


Mais rien que n'entame sur le long terme le plaisir procuré par les quelques sursauts générés et les monstres qui se succèdent. Tout comme les références qui s'empilent, comme un hommage à l'indépassable The Thing de John Carprenter. Pennywise, lui, se montre toujours aussi omniprésent, vorace et vicieux, Bill Skarsgard prenant un pied évident à l'incarner dans ce train fantôme au format XXL généreux et décomplexé.


Faisant de Ça : Chapitre 2 le complément idéal de son aîné, à l'efficacité identique, ni plus, ni moins. Dès lors, ceux pour qui le premier opus était repassé par les trous de nez feraient donc bien de passer leur chemin, histoire de ne pas radoter tout le long des billets assassins qu'ils ne manqueront pas de poster sur Sens Critique.


Le seul aspect que Behind pourrait reprocher de manière plus sérieuse au film, c'est cet humour plus d'une fois malvenu, n'étant pas du tout adapté à l'âge adulte traité en majorité par cette seconde partie, alors qu'il passait plutôt bien dans la bouche des enfants. Et si le spectacle graphique est encore une fois poussé à son paroxysme, ce défaut en minimise la portée. Laissant à penser qu'Andy Muschietti et sa soeur Barbara n'ont pas totalement réussi, avec ce Ça new look, à s'affranchir des impératifs modernes du genre horreur.


Behind_the_Mask, qui se charge d'apporter le moi et le surmoi.

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le 11 sept. 2019

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