Spin off... Blabla... Toy Story... Valeur de catalogue... C'est de la merde... Eurgghhh (bruit de remugles et de vomi) ... #FuckDisney...

La substance de certains avis me consterne... Et tendrait à me faire aimer plus que de raison ce Buzz L'Eclair.

Je vous proposerai pour ma part un retour vers le futur.

Car ce n'est pas la première fois que les studios Pixar se frotte au genre science-fiction.

Flashback.

Juillet 2008, les génies de la lampe sortaient Wall●E, un bijou du genre d'une originalité folle, où le message écologique le disputait à une histoire d'amour des plus touchantes et quasi muette. Quant aux deux personnages principaux, ils relevaient tout à la fois de la simplicité la plus plus pure et du design le plus inspiré. C'est bien simple, Wall●E et Eve, c'était pour la vie, de manière immédiate. Le génie de Pixar était tel qu'il faisait croire que des robots avaient une âme et étaient capables de sentiments et des facéties les plus drôles. Le tout animant un sujet qui n'était pas issu d'une franchise, d'un univers à développer, ou encore d'un bouquin ou d'une BD. Et c'était réalisé par Andrew Stanton, pilier du studio.

Chef d'oeuvre.

Juin 2022, Pixar sort enfin de son confinement Disney + après avoir été privé de grand écran de manière honteuse avec Soul, Luca et Alerte Rouge. Avec un long-métrage d'animation centré sur Buzz L'Eclair.

Oui. Spin off... Blabla... Toy Story... Etc...

Mais Pixar les a sans doute un petit cherché aussi, ces avis à l'emporte-pièce qui vous diront que c'est caca-beurk. Surtout que le film semble chercher à immédiatement justifier son existence dès son carton introductif, admettant que, oui, c'est dérivé de Toy Story, mais que le studio essaie de visiter autre chose, en essayant de livrer un film qui aurait inspiré la gamme de jouets vedette.

Soit une parfaite illustration de l'expression un peu cavalière : avoir le cul entre deux chaises. Car si le studio à la lampe essaie d'aller dans une direction opposée, il tend dans un même mouvement le bâton pour se faire battre, le public ne réagissant que sur le seul nom de Toy Story...

C'est à désespérer parfois.

Car Buzz L'Eclair, c'est plutôt pas mal durant la projection, dans le genre aventure / science-fiction. Les péripéties qu'il propose sont assez trépidantes et l'on ne s'ennuie pas pendant l'heure quarante que dure le film, bien aidé par ailleurs par le score généreux de Michael Giacchino, encore une fois parfait.

Et il témoigne d'un amour assez sincère du genre, évoluant entre L'Etoffe des Héros, Gravity, Interstellar et les références à Alien. D'autant plus que Sox, la plus belle trouvaille de l'oeuvre, fait de l'oeil à Jones. Le capital sympathie, aux yeux du masqué, se révèle donc énorme.

La perfection Pixar, elle, est encore une fois au rendez-vous : l'animation est toujours aussi smooth, tandis que la qualité de l'aspect visuel est toujours aussi étonnante.

Sauf qu'en 2022, la flamme de l'émotion Pixar semble à nouveau vaciller. Car si Buzz L'Eclair est beau à regarder, s'il est généreux en terme d'action ou propose quelques personnages bien croqués, on sent bien, par instant, que le studio n'est parfois plus ce qu'il était au niveau du coeur.

Le thème du temps qui passe, à l'instar du génial prologue de Là-Haut, aurait dû prendre aux tripes. Sauf que dans Buzz L'Eclair... Pas grand-chose ne se produit. L'amitié entre les deux personnages principaux, elle, est un peu trop survolée pour convaincre totalement. Il ne reste que la volonté inébranlable et surtout aveugle de Buzz de trouver la rédemption, qui, si elle est sympathique, vampirise ce qui aurait dû être le coeur du film : le fait que l'on commette tous des erreurs. Une source de fragilité et de définition de soi qui aurait pu résonner dans le coeur de chacun, enfants comme adultes, mais un sentiment à côté duquel passe inexplicablement Pixar, qui se contente donc de livrer sans se forcer, un film d'animation bien troussé mais qui manque de ce supplément d'âme auquel le sans faute des débuts de l'écurie Pixar nous avait habitué.

Et puis Angus MacLane, tout capable soit-il, se montre loin d'atteindre un gars comme Andrew Stanton.

Votre ressenti face à Buzz L'Eclair dépendra donc de votre capacité à mettre un peu de côté Toy Story dans le plaisir procuré par un sympathique film de science-fiction à hauteur d'enfant.

Behind_the_Mask, Ah... Ces autopilots...

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le 20 juin 2022

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