Voir le film

La Quinzaine des réalisateurs, à Cannes, a le mérite de l’éclectisme. Se croisent des ofnis comme Jeannette, le dernier Dumont, une pépite indonésienne girl power (Marlina la tueuse), de la comédie française mainstream (Ôtez moi d’un doute),
…et Bushwick, production Netflix.


On a un peu du mal à comprendre sa présence ici, bas, si ce n’est une sorte d’équivalent de ce que serait la séance de minuit dans la sélection officielle, mais bon, entre deux films sur la misère dénuée d’horizon sur l’état de l’Europe de l’Est, ça peut vous sauver comme le ferait un mojito un soir de canicule.


Mais en fait, non.


Bushwick est un quartier de Brooklyn, apparemment un peu next big thing en termes de hype, sympa et bobo, d’où le choix « pertinent » d’y instaurer cette histoire de guerre civile.


Ça va donc péter dans tous les sens, on vous expliquera pendant cinq minutes le pourquoi du
comment (mais c’est pas intéressant, une sorte de remake de Jericho, souvenez-vous, la série avec des peanuts) mais ce qui intéresse, c’est de parcourir les rues sous le feu des snipers et des vandales.


J’imagine que ceux qui tenteront de vendre le film mettront leur sésame en avant, à savoir #PLANSEQUENCE, et citeront Birdman, Victoria ou Les fils de l’homme, tu l’as vue ma caution.


Il parait que ça augmente l’effet de réel, que ça te met en immersion, que tu ressens la vraie souffrance des vrais gens (et pour cause, chacun aura droit son hémorragie, respect, condoléances aux familles, tout ça), et que donc, c’est mieux.


On voit donc des gens qui brûlent dans le métro, des types cagoulés qui tirent ou tombent, Drax des Gardiens de la Galaxie sans maquillage (moins bien), une blonde, de l’humour low cost, mais grave, une musique qui nuit gravement à l’effet de réel susambitionné, des incendies numériques qui nuisent itou, et une rue, un appart, une église, une épicerie, bref, un itinéraire google street view d’un point A (début du récit) à un point B (fin).


Il parait que la jeunesse peut passer des heures sur ce concept derrière son joystick.
Je juge pas.


Mais dans une salle de cinéma, j’attends autre chose.


Mais je suis un peu con, pour le coup. Sous l’égide Netflix, Bushwick n’est pas destiné aux salles obscures.
My mistake, et celle d’Edouard Waintrop, délégué général de la Quinzaine des réalisateurs.

Créée

le 26 août 2017

Critique lue 2.5K fois

18 j'aime

4 commentaires

Sergent_Pepper

Écrit par

Critique lue 2.5K fois

18
4

D'autres avis sur Bushwick

Bushwick
oggy-at-the-movies
7

Critique de Bushwick par oggy-at-the-movies

Vu au Festival de Cannes 2017. (Quinzaine des réalisateurs) Aussi ambitieux que brouillon : tente énormément de choses, mais ne réussi pas forcément, les pseudos plans-séquences dont il abreuve le...

le 9 juin 2017

7 j'aime

Bushwick
Speculoos93
9

Bushwick : Un moment de crainte historique capté In media res

---------------ATTENTION CRITIQUE QUI CONTIENT DES SPOILERS------------ Bushwick, un petit quartier défavorisé de Brooklyn, est pris d'assaut par une milice texane armée indépendantiste qui a pour...

le 28 janv. 2018

5 j'aime

2

Bushwick
Diego290288
7

ESCAPE FROM NEW YORK

A défaut d'être toujours transcendante, la production cinématographique made in Netflix explore une grande variété de genres et semble offrir un minimum de liberté à ses cinéastes. Ainsi, une oeuvre...

le 24 sept. 2017

5 j'aime

Du même critique

Lucy
Sergent_Pepper
1

Les arcanes du blockbuster, chapitre 12.

Cantine d’EuropaCorp, dans la file le long du buffet à volonté. Et donc, il prend sa bagnole, se venge et les descend tous. - D’accord, Luc. Je lance la production. On a de toute façon l’accord...

le 6 déc. 2014

765 j'aime

104

Once Upon a Time... in Hollywood
Sergent_Pepper
9

To leave and try in L.A.

Il y a là un savoureux paradoxe : le film le plus attendu de l’année, pierre angulaire de la production 2019 et climax du dernier Festival de Cannes, est un chant nostalgique d’une singulière...

le 14 août 2019

700 j'aime

50

Her
Sergent_Pepper
8

Vestiges de l’amour

La lumière qui baigne la majorité des plans de Her est rassurante. Les intérieurs sont clairs, les dégagements spacieux. Les écrans vastes et discrets, intégrés dans un mobilier pastel. Plus de...

le 30 mars 2014

615 j'aime

53