Ce premier film est une bombe à retardement qui fera tic-tac dans vos cerveaux bien au-delà des 120 minutes de projection. On a tout d'abord ce polar au scénario sortant vraiment des sentiers battus, tendu comme un string, marié à un drame social. On a ensuite cette réalisation froide, d'une sobriété bluffante pour un premier film. Et enfin cet acteur monstrueux, Matthias Schoenaerts, à l'allure animale, qui incarne magistralement cet être marqué au fer rouge par les blessures du passé.


Les influences sont évidentes, et elles s'avèrent être celles de deux des réalisateurs les plus passionnants du cinéma contemporain. Ainsi le travail de Bruno Dumont hante les 60 premières minutes, par son naturalisme et la fulgurance de certains plans d'une beauté formelle incroyable. Puis par une séquence tendance "Pusher - Bronson", Roskam bascule chez Nicolas Winding Refn, pour ne vous lâcher qu'une heure plus tard, saisis devant cette descente aux enfers lente mais inexorable.


NB : Saluons, une fois n'est pas coutume, la pertinence des américains qui ont nommé cette pépite belge dans la course à l'Oscar du meilleur film étranger, pendant que la France mettait un an pour lui donner une chance en salles (avec d'ailleurs une distribution ridicule).

takeshi29

Écrit par

Critique lue 3.7K fois

89
18

D'autres avis sur Bullhead

Bullhead
Gand-Alf
8

Flesh and bones.

"Bullhead" est avant tout la révélation de deux diamants bruts. D'un côté, le belge Michael R. Roskam, qui fait preuve d'une maîtrise étonnante pour un premier film, digérant parfaitement ses...

le 24 avr. 2013

47 j'aime

2

Bullhead
Sergent_Pepper
9

Le monde crépusculaire de la mafia des bouseux

Film d'une grande intensité, qui explore sous toutes ses coutures la notion de brutalité. Par le bais de l'injection d'hormones, le protagoniste s'animalise progressivement avec une conviction...

le 20 juin 2013

45 j'aime

1

Bullhead
Vincent-Ruozzi
8

Testostérone au plat pays

On parle rarement des affiches de films ce qui est dommage car elles sont souvent le premier lien entre le spectateur et le film. L’affiche de Bullhead exprime à merveille toute la bestialité du film...

le 24 avr. 2016

36 j'aime

1

Du même critique

Ernest et Célestine
takeshi29
8

Éric Zemmour : " "Ernest et Célestine" ? Un ramassis de propagande gauchiste "

"Ernest et Célestine" est-il un joli conte pour enfants ou un brûlot politique ? Les deux mon général et c'est bien ce qui en fait toute la saveur. Cette innocente histoire d'amitié et de tolérance...

le 15 avr. 2013

282 j'aime

34

Racine carrée
takeshi29
8

Alors, formidable comme "Formidable" ?

En 2010, la justice française m'avait condamné à 6 mois de prison avec sursis pour avoir émis un avis positif sur le premier album de Stromae (1). La conclusion du tribunal était la suivante : "A...

le 18 août 2013

258 j'aime

34