Quand ? 1960 ou 2020 ? Peut-être quelque part dans le vingtième siècle .... Tout comme Retour vers le futur, Brazil mêle des éléments des années 80 avec certains objets des années 50 comme les Messerschmitt ou le style vestimentaire dans une mégapole qui semble être futuriste.


Où ça ? La situation géographique est aussi peu claire, mais une chose est sûre : la ville est le monde, et rien n’existe hors de ses limites autorisées. Cette ville à l'esthétique sombre se rapprochant de Blade Runner, cette ville batit essentiellement de d'immeubles et gratte-ciels, cette ville surpeuplée de personnes uniformes et communes n'ayant pour seul but que la réussite sociale et la parure. Cette ville froide où ne règne ni émotions, ni sentiments où les gens ne prennent ni le temps de vivre, ni le temps de rêver.
Rêver ? C'est du temps perdu....
Toutes choses sentimentales sont futiles mais toutes choses matérielles essentielles. Chaque citoyen est devenu un rouage anonyme et sans importance d'une immense machine bureaucratique et réglée comme du papier à musique. La police, ainsi que les logements et les services sont eux-aussi plus que sur.


Pourtant dans ce monde sans erreur, ce monde froid qui semble cependant infaillible va se produire une erreur. Une toute petite erreur, un insecte, un "bug"... un "T" qui se transforme en "B" . Et ce petit insecte de merde va en faire des dégâts dans les rouages de cette société parfaite...


Sam Lowry, un employé moyen, modèle et sans ambition va devoir porter la charge de ce dysfonctionnement. Il est ce qu'on pourrait dire dans notre société un homme moyen, un homme normal... Mais dans Brazil il est le seul anormal : il rêve, il rêve d'une femme, il rêve d'amour et de liberté. Il est oppressé dans ce monde sans vie, il est compressé dans cette ville trop peuplée, dans ce système trop compliqué qui parait évident au yeux des autres, dans ces grattes ciel trop hauts et trop nombreux qui l empêche de voler.


Il ne voit que sa mère, dans sa vie privée, qui elle est obsédée par la chirurgie esthétique et obnubilée par son désir de jeunesse, parée de vêtements absurdes et moches qui sont cependant très à la mode et très chers.
En annonçant une mauvaise nouvelle, il va rencontrer la femme de ses rêves, devenue depuis peu une hors-la-loi et sa vie va alors basculer dans l'absurde...


Avec ses grands angles donnant une vision presque hallucinogène de son film, un rapport obsessionnel au détail et à l'image, une réalisation structurée, artistique et pourtant une vision très noire de sa propre société et du futur ainsi que des avancées technologiques, Gilliam nous offre son chef d'oeuvre, incontestablement.... Très loin de l'humour potache et satirique des Monty Pythons. Le thème de Brazil continue d’être présent encore et encore après la dernière seconde du film.
De plus, les multiples références culturelles du film appuie mon 10/10 : Metropolis, Fritz Lang, 1984, Georges Orwell, Sueurs Froides et Psychose de Hitchcock ainsi que les séquences de combats contre le samouraï, hommage incontesté a Akira Kurosawa.

Créée

le 14 nov. 2015

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