Peter Jackson assume totalement ses délires ! Une découverte spéciale mais très plaisante à voir.

Critique audio: https://www.youtube.com/watch?v=YcNfLBrJNCU&t=4s

Parler d'un film de Peter Jackson est un peu difficile pour moi parce que j'ai toujours peur de ne pas être prêt à en parler. Comme il est encore trop tôt pour moi de parler du Seigneur des Anneaux et du Hobbit, j'ai préféré me concentrer sur un film de sa première période et dont on m'avait dit beaucoup de bien. Donc, j'ai choisi celui-ci après avoir déjà parler des Feebles, et aussi parce que j'avais gardé de bons souvenirs. Sinon, il faut savoir qu'il s'agit d'un film indépendant, alors il se peut que je sois un peu plus gentil que d'habitude avec lui. Bref, après un revisionnage, j'avoue avoir passé un très bon moment devant ce long-métrage mais ça ne veut pas dire qu'il est sans défaut pour autant.

Positif

Personnages: Lionel (Timothy Balme) est un jeune homme qui a du mal à se détacher de sa mère et qui est assez maladroit en général. On peut comprendre sa difficulté à se détacher de sa mère mais c'est un personnage principal attachant et intéressant à suivre pour son histoire et son évolution.
Paquiita (Diana Penalver) est une jeune femme vivant avec sa famille et qui rêve de trouver le grand amour en croyant au destin. Elle peut sembler naïve de croire aussi facilement à sa grand-mère mais c'est un personnage réellement intéressant à suivre et assez attachante par sa petite naïveté.
Vera (Elzabeth Moody) est la mère de Lionel, c'est une femme stricte qui passe son temps à monopoliser son fils pour tout et n'importe quoi. On peut comprendre qu'elle ait du mal à se détacher de son fils quand on se met à sa place, surtout après ce qu'elle a traversé.
Leslie (Ian Watkin) est l'oncle de Lionel, c'est un égoïste qui cherche à avoir la maison pour lui et qui ne se soucie que de son bien-être. Certes, il est détestable mais il est utile au développement de Lionel, et personne n'a dit que tous les personnages devaient être attachant. Ça me fait demander si sa mauvaiseté ne vient pas de la génétique, comme Vera semble aussi égoïste, c'est une possibilité.

Histoire: Un singe rat a été rapporté dans un zoo mais il a mordu la mère de Lionel. Au fur et à mesure des événements, elle commence à se transformer en zombie sous les yeux de son fils et celui-ci doit trouver un moyen de prendre soin d'elle en la gardant cachée et en essayant de réparer ses bêtises. C'est une histoire intéressante qui donne envie de savoir comment Lionel va s'y prendre pour s'occuper des zombies.

Règles: Apparemment, la contagion des zombies ne passe pas forcement par les morsures mais plutôt par les blessures qu'ils font aux humains, ce qui n'est pas une mauvaise idée en soi. Si je comprend bien, il faut faire une blessure interne pour que la contagion se fasse (morsure ou griffure par exemple). Pourquoi pas, je trouve que ce sont des règles qui fonctionnent bien, même si ça diffère des règles habituelles.

Introduction: Le long-métrage démarre à Skull Island avec deux hommes qui ont capturé une créature étrange et qui cherche à échapper à des indigènes afin de ramener ce singe au zoo. C'est une introduction intéressante parce qu'on a envie de découvrir ce qu'est cette créature et le pourquoi les indigènes veulent les empêcher de l'emmener.

Tension: Il y a certains moments assez dangereux en terme de tension, on réussit à avoir peur pour nos personnages principaux dans certaines scènes. Il faut savoir que personne n'est à l'abri, tout le monde risque de mourir à cause de ce genre de chose, mais c'est surtout pour nos personnages principaux qu'on s'inquiète.

Jeu d'acteur: Dans l'ensemble, les acteurs et actrices sont bien dans leurs rôles et ça se voit. Même ceux qui en font un peu trop arrivent à bien jouer ici, chaque acteur est réellement convaincant dans son rôle, surtout Timothy Blame qui s'en sort très bien dans son rôle de garçon complexé mais débrouillard.

Émotion: Je ne dirais pas que l'émotion est très prenante mais il y a des moments où il y a de quoi avoir de la peine pour Lionel. Si si, il y a des moments où j'ai eu de la peine pour Lionel et je ne plaisante pas. Ce n'est pas parce que ce film se veut fun que Lionel ne peut pas être touchant à certains moments.

Costumes: Il y a peu de costumes, on a surtout des personnages de la vie de tous les jours avec des tenues habituelles, mais ce sont quand même des costumes assez réussis dans les deux cas. D'ailleurs, on a beau voir les indigènes qu'au début du film, ça reste des costumes d'assez bonne qualité.

Mise en scène: Rien à redire, la mise en scène est bien maîtrisée dans l'ensemble. En effet, la mise en scène est efficace et arrive à nous raconter certaines choses sans qu'on ait besoin de dialogue, que du bon travail de ce coté là (et je rappelle que c'est du cinéma indépendant).

Évolutions: On a deux réelles évolutions dans ce long-métrage, celui de Lionel qui évolue bien par rapport à tout ce qu'il traverse et celle de la situation en elle-même. La situation ne s'améliore pas forcement mais à chaque fois mais l'évolution de celle-ci est très intéressante à suivre.

Humour: Je ne dis pas que l'humour est parfait mais il va jusqu'au bout des choses et il s'assume totalement. Après, je ne nie pas que la majorité des blagues ont réussi à me faire rire et sourire en les regardant. Bref, l'humour est particulier mais il saura plaire.

Relation: On a une belle relation qui se créait entre Paquita et Lionel, elle évolue bien petit à petit et apporte de l'évolution pour nos deux personnages en fonction de tout ce qu'il traverse. Bref, une belle relation à suivre avec tout ce qu'ils traversent tous les deux.

Décors: Pour être honnête, j'avais un peu peur d'être déçu mais les décors sont de bonne qualité dans l'ensemble. Je pense que le long-métrage a surtout été tourné dans de vrais lieux mais ça reste des décors de bonne qualité dans l'ensemble.

Assumé: Ce que je trouve génial, c'est que Peter Jackson a entièrement assumé tout ce qu'il voulait faire. On sent qu'il a adoré tourner ces scènes avec plaisir et qu'il a pu faire tout ce qu'il voulait faire, c'était un vrai plaisir pour lui et ça se ressent.

Fin: On peut dire que c'est une belle fin pour nos personnage après tout ce qu'ils ont traversé. En tout cas, cette fin fait plaisir à voir et on sent qu'ils ont tiré des leçons de cette expérience, espérons qu'ils auront une belle vie ensemble cette fois.

Symbolisme: Il y en a peu mais il y a du symbolisme assez intéressant dans ce long-métrage. Par exemple, on a ce que représente le médaillon pour Lionel mais aussi du symbolisme par rapport aux différentes cartes du tarot de la grand-mère.

Références: Ce sont de belles références qui nous sont montrées dans ce long-métrage. Il y en a peu mais ce sont des références assez sympathiques quand on les reconnait et nous ne sommes pas obligés de connaître pour suivre le long-métrage.

Inattendu: Il y a certaines choses auxquelles je ne m'attendais pas quand j'ai vu ce long-métrage pour la première fois. En effet, certaines situations et certains événements ont réussi à m'étonner mais je ne vous en dirais pas plus.

Effets spéciaux: Je trouve que les effets spéciaux sont assez bien faits. Certes, on voit certains effets spéciaux comme la manière dont le singe-rat est fait mais ce sont des effets spéciaux assez convaincants pour du cinéma indépendant.

Univers: Franchement, j'aime bien l'univers qui a été instauré dans ce long-métrage. Après, c'est surtout dû aux zombies qui sont assez intéressants à découvrir sous leurs différentes formes et aux étapes de la transformation de Vera.

Musiques: Les musiques sont bonnes dans l'ensemble, je les trouve très convaincantes. Non seulement elles sont belles à entendre mais ce sont aussi des musiques qui correspondent assez bien aux différentes situations.

Négatif

Faux-raccords: J'ai remarqué quelques faux-raccords pendant mon visionnage. Par exemple, quand le singe se fait assommer par le singe-rat, vous avez remarqué que le singe tombe plus près de la cage que là où il ramassait la pomme ? Ou alors, on a le coup de l'oncle de Lionel qui passe par la droite et atterrit à la cave (alors que l'entrée de la cave est censée être sur la gauche des escaliers). Après, ça doit être une inversion de plan mais je trouve ça un peu dommage de les avoir.

Quelques blagues: Il est vrai que l'humour de ce long-métrage est assez bon dans son ensemble mais certaines blagues ne passent pas très bien avec moi. Par exemple, le moment où on voit que la machine des funérailles a trop tourné et fait déborder le cadavre, ce n'est pas une blague que j'ai apprécié. Après, la majorité des blagues restent efficaces mais certaines scènes ne passe pas avec moi.

Décalage: J'ai remarqué qu'il y avait un petit décalage entre la voix du comédien de l'homme à lunettes au début et le moment où il pousse son camarade, la voix interagit légèrement après qu'il ait commencé a le pousser. En soi, ce n'est pas un drame mais ce léger décalage se fait sentir quand on y fait attention et ce n'est pas très plaisant.

VF Pakita: Agnès Roux a tenté de faire une voix un petit peu naïve mais je trouve que ça ne colle pas trop au personnage. Elle essaye réellement de s'investir mais je trouve qu'elle aurait pu faire une voix un petit peu moins naïve. Après, j'aurais peut-être dû le voir en VOST, mais c'est la seule VF dérangeante du lot à mes yeux.

Baisse de frame: C'est moi où il y a eu une baisse de frame pour le petit point de vue du rat ? C'est peut-être minime pour vous mais je ne comprends pas pourquoi la scène semble aussi lente alors que c'est un rat qui avance. Il aurait pu faire comme Sam Raimi dans Evil Dead pour ce passage, ça aurait mieux collé.

Au final, c'est un très bon film indépendant que j'ai eu l'occasion de revoir. On a une bonne mise en scène, une histoire qui se tient, un humour assumé, des personnages bien développés et un jeu d'acteur convaincant. Après, il est vrai qu'il y a quelques faux-raccords, que certaines blagues ne sont pas passées et qu'Agnès Roux ne m'a totalement convaincu en Paquita, mais ça reste une très bon film que je vous recommande si vous aimez les zombies et les films indépendants qu'il ne faut pas pleinement prendre au sérieux. Mon seul regret est de savoir qu'il n'existe aucun DVD (et Blu-Ray) de ce film en France, vous ne le trouverez qu'en streaming. J'espère que ça changera un jour, mais ça ne m'empêche pas de vous conseiller de voir ce film si ce n'est pas encore fait. Mais, encore une fois, c'est du cinéma indépendant et il date de 1992, il est donc normal que certaines choses ne semblent pas réussies en terme technique par rapport à aujourd'hui.