La principale limite de Jongens est d’échouer à susciter le désir qui est censé unir les deux adolescents principaux, d’échouer à convertir ce désir naissant et complexe en processus de maturation esthétique : ici il n’y a rien, sinon des courses à pied, des relais avec le bâton que l’on se transmet – symbole homosexuel ? – qui se répètent encore et encore, sans évolution aucune. D’autant que la chronique familiale sur fond de révolte de l’aîné peine à convaincre, faisant se succéder des éléments hétérogènes et mal reliés entre eux. Que la réalisatrice ait choisi de s’écarter des représentations explicites de l’amour, de rester en dehors des vestiaires, de ne jamais transgresser l’intimité des deux sportifs, soit. Mais cette pudeur ne constitue en aucun cas une raison suffisante à la carence d’affects, à l’absence de sensations que manifeste sa mise en scène. Platement illustrative, cette dernière ne donne rien à vivre à son spectateur, qui attend sagement un baiser, un échange de regards, une promesse d’un lendemain à deux. Seule la séquence de clausule reste en mémoire : commence alors un film que nous aurions aimé voir. Pas de chance, le nôtre se termine là.

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le 18 sept. 2020

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