"Faire plaisir au public, c'est comme faire jouir une fille. Et je sais comment m'y prendre !" Oh que oui, il sait parfaitement s'y prendre l’acrobate... Ce bijou controversé, ce soit disant raté est en réalité un gros plan cul entre lui, nous et les pieds. Il prend son pied et nous le fait prendre par la même occasion. Chaque séquence, chaque plan, chaque image, chaque seconde de cet ébat défilent comme le ruissellement suave d'une goutte de sueur glissant le long du crâne jusqu'au bout du nez, et finit sa chute dans une retenue déjà remplie et barrée par une poitrine imposante. C'est tantôt long, tantôt rapide, c'est à la fois doux et violent, beau et crade, et ça se termine d'une manière explosive et jubilatoire. Dessein sensationnel. D'entrée de jeu, QT se met à nu et commence les préliminaires, image crade et parsemée de scratchs, le tout sur un 35mm - hommage au cinéma d’exploitation des années 1970. Le ton est donné, ce film sera d'un esthétisme aussi bandant que la plastique de rêve d'Abernathy (Rosario Dawson), c'est une véritable immersion dans l'image. L'histoire de fesses peut donc commencer...


Evidemment, une histoire de fesses, sans jolies fesses ça ne peut pas rouler (oui parce que rouler des fesses sans jolies fesses, ça ne marche pas) et puis comme on dit si bien "Fesses qui croulent n'amassent pas foule" hein ! Bref, pour la première partie du film Quentin Tarantino s'entoure de trois jolies demoiselles, jolies demoiselles qu'il laisse parler crûment, longuement et sous tous les angles, marquant ainsi ses fétichisme, et notamment le fétichisme du pied, son préféré. En effet, ce paraphile assumé s'en donne ici à coeur joie et fait défiler sous nos yeux une ribambelle de jambes et de pieds. D'ailleurs, il ne le fait pas de n'importe quelle façon puisqu'il nous présente trois de ses personnages féminins par leurs pieds, celle-ci sont métissées, simple coïncidence ou bien le réalisateur pousse son fanatisme pour la blaxploitation jusqu'au bout des doigts de pied ? La séquence d'ouverture n'est rien d'autre qu'un gros plan sur un tableau de bord ou reposent librement les pieds d'Arlene (Vanessa Ferlito), s'ensuit un deuxième plan en panorama vertical mettant en valeur le corps magnifique de Jungle Julia (Sydney Tamiia Poitier) , panorama partant naturellement des pieds et continuant doucement à remonter le long des jambes... Quelques secondes après, elle s'en va s'allonger sur son canapé et laisse reposer dessus ses sublimes jambes à la longueur qui semble infinie. C'est une focalisation des plus perverses puisque plus tard, la beauté fane violemment au cours d'un crash mythique. Effectivement, la Chevrolet Nova 1970 de Stuntman Mike (immatriculée JJZ-109, la même plaque que celle de la Mustang Fastback 1968 de Steeve Mc Queen dans le film Bullitt), une sorte de faucheuse badass, qui de sa puissance phallique va littéralement déclencher l'arrachement de la jambe de la plus belle des filles et massacrer toutes les autres. La scène est filmée sous plusieurs angles, un replay montre la façon dont meurent chacun des personnages, la violence est alors démultipliée pour notre plus grand bonheur. Le schéma demeure : long, très long papotage puis froissage de tôle ultra-violent. Laisser durer le plaisir pour un méta-orgasme assuré, tel est le leitmotiv de Tarantino.


On peut de surcroît ajouter à cette tension sexuelle, une BO sublime (pour changer), BO qui prend tout son sens lors de la cultissime scène de lap dance entre Kurt Russell et Vanessa Ferlito. Down In Mexico par The Coasters commence, le cul de Ferlito se dandine de droite à gauche, et son pied vient se poser entre les cuisses de Stuntman Mike transpirant de désir démentiel. La tension est à son maximum, nous sommes tous prêts à faire splotch mais nous nous réservons pour plus tard. Et nous avons raison puisque la scène finale est Magique. MA-GIQUE. Pendant une course-poursuite de près de 25 minutes, l'oeil du prédateur déshabille ses proies, il les sous-estime et s'en approche trop près jusqu'à se faire dévorer. C'est avec un pied dans la gueule que le réalisateur clôture cet ébat de près de 2h, extase totale - décidément tout le monde prend son pied. Quentin, sache que j'en redemande encore et encore et tâche de ne jamais écouter les rageux, ils n'ont rien compris. Non, les éjaculateurs précoces s’ennuient au bout de 2 minutes...

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le 27 août 2013

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le 27 août 2013

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Arlaim

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