Claude Sautet, qui avait eu beaucoup de difficultés à creuser son trou dans ce milieu très bouché appelé cinéma, avait tout assumé, les jobs alimentaires, les traversées du désert, sauf ça... Oui, “ça”, je n'ai même pas envie de faire l'effort de qualifier ce machin de "film". Sautet avait dû mettre en boîte, pieds et poings liés, cette merde, suite au désistement de Robert Dhéry. Sympa le Robert de lui avoir fait cadeau d’un tel étron fumant…


C'est seulement la volonté de voir tous les films du cinéaste qui m'a poussé à regarder “ça” (et aussi parce qu’il y a Louis de Funès !). Je ne vois pas d'autre excuse pour justifier de s'imposer une telle torture ciné (ah oui, Louis de Funès !).


Louis de Funès et Jean Carmet (pas encore au sommet de leur gloire, sinon pourquoi auraient-ils tourné dans une telle merde ?) ont beau faire ce qu'ils peuvent pour sauver les meubles, c'est trop irrécupérable. Il fallait certainement qu'ils puissent payer leur loyer, la bouffe et les impôts.


Pendant une interminable heure et demie (à un point que j'ai même mis en 1,25 pour que le calvaire finisse plus vite ; je sais que ce n'est pas bien, je ne le fais pas habituellement, mais là, c'était un cas de force majeure !), on va voir Henri Salvador et Annie Cordy, heureusement plus largement intéressants dans la chanson (pour être plus nuancé que cette affirmation, ô combien péremptoire, le doublage de Sébastien dans La Petite Sirène est excellent pour le premier et la seconde ne se démerdait pas si mal que cela dans des films dramatiques, comme Le Chat !), et deux autres "artistes", ringards et justement oubliés depuis, dans leur propre rôle, gesticuler d'une manière énervante, comme des teubés de Seine-Saint-Denis, pour faire leur promo tout au long de la bouse.


Oui, c'est ça le scénario, voir des nullités être nuls et faire de la pub nulle pour vendre leur nullité ; ouais, ouais, je sais pour l'histoire, si on peut qualifier cela d'histoire, mais la vague, très vague, super vague intrigue avec une princesse d’un royaume imaginaire qui ne veut pas sourire, c'est uniquement un prétexte pourri pour faire de la promo, c'est tout. Oui, de la promo de 1956, donc autant dire que c’était déjà un produit périmé en… 1957…


Si, sur ce coup, le destin avait été cruel avec Sautet, heureusement, qu'il lui sera nettement plus sympathique par la suite en lui permettant de montrer, plus tard, de quoi il était réellement capable, de dégager une patte véritablement personnelle. Par respect pour sa mémoire (et pour être moins con que moi, qui, pourtant, avait été averti par plusieurs avis !), regardez ses autres films (je ne les aime pas tous, mais, au moins, même dans les moins bons, il y a des qualités indéniables !), fuyez celui-là.

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le 8 mai 2023

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Plume231

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