Luca Guadagnino retrouve la star révélée par "Call me by your name", Timothée Chalamet, dans ce film, sorti tout récemment, alliant cannibalisme et romance. C'est en effet ici l'histoire d'une adolescente qui aime bien manger des gens et qui se fait ainsi rejeter par ses parents, n'arrivant plus à la gérer. Sur sa route, elle croise un type bien étrange mais surtout un jeune homme qui partage la même passion. Dit comme ça, ça a l'air certes original et un peu déroutant, sorte de mélange entre de l'evated horror (auquel le réalisateur avait pu, maladroitement, s’exercer sur le remake de "Suspiria") et de la romance donc (encore une fois à la "Call me by your name"). Je cite beaucoup ce film, tout d'abord car c'est, jusqu'à ce jour, le plus connu du réalisateur et puis tout simplement car on y retrouve les thèmes du rejet et de l'amour se traduisant aussi bien par la tendresse que la violence. Sauf qu'ici, c'est un peu long ! Et oui, j'avoue ne jamais vraiment être rentré dans ce délire étrange, tout d'abord car le film se prend un peu trop au sérieux dans son scénario et sa mise en scène (en voulant être aussi marginal que ses personnages, le réalisateur perd son spectateur) et puis car le film se la joue trop film d'auteur. Encore une fois, c'est quelque-chose que l'on pouvait retrouver dans les précédents films du réalisateur mais ces derniers avaient quelque-chose à raconter. Or ici, j'ai l'impression que le sujet passe très raidement au second plan, étant avant tout prétexte à montrer des images toutes aussi belles que dérangeantes. Car oui, je ne vais pas nier que le film est visuellement beau, j'ai apprécié suivre ces personnages sur des ballades aussi bien folk que new wave. Seulement, je me suis aussi beaucoup ennuyé, le film s'étirant inutilement en longueur et la quête des personnages n'étant pas si passionnante en plus d'être prévisible. Cependant, j'ai beaucoup apprécié le casting dans lequel nous retrouvons donc Timothée Chalamet qui touche décidément à tout mais également Taylor Russell et Mark Rylance qui jouent très bien. "Bones and All" a donc de très bonnes idées de mise en scène et de montage mais peine malheureusement à captiver son spectateur.