
Ce que j'aime dans l'art, c'est que tout est question de sensibilité. Ainsi Bones and All n'est sûrement pas à portée de main et en repoussera plus d'un. Ne serait-ce que par sa thématique plus suicidaire que simplement osée d'autant que rares sont ceux qui se sont risqués a la traiter.
Grosse claque donc pour ma part que ce film très raide, et dangereux dans tous les sens du terme. Pour un connaisseur des films sur la thématique rarement usité du cannibalisme, le réalisateur offre un point de vue a mon sens unique, et porté royalement par un trio magique. Mention spéciale pour l'excellent mark rylance car on l'oublie trop aujourd'hui, le métier d'acteur est aussi un métier de composition et le personnage de rylance est parfaitement en symbiose avec le film.
D'ailleurs les personnages etranges secondaires font autant de scènes à la fois singulières et puissantes qui s'ajoutent a une romance loin d'être acquise au bout du compte. Dommage qu'il n'y en ai pas davantage.
Il y a peut-être un léger ralentissement sur les 20 dernières minutes quand le film se romantise, mais un joli final et un dernier plan pour ma part à pleurer.
Bones and All est d'ailleurs bcp plus intense quand il quitte le cocon romantique qu'il voudrait installer. Mais il reste relativement léger alors que le fond est définitivement grave. Taylor est géniale aussi quel travail brelle a elle c'est son meilleur rôle
Je ne suis pas certain que ce film accroche bcp de rétines car il est aussi dur que Dans ma peau de Marina de Van de par sa force à plus faire entendre qu'à en prendre plein les yeux d'où la puissance de ce film qui ne s'enfonce pas dans une surenchère granguignolesque alors qu'il en a les moyens et la classe en plus ?a l'instar du dernier Terrifier 2 que j'ai aussi bcp aimé mais pour d'autres raisons. A savoir que le cannibalisme existe encore dans certains pays précisément en Amérique du Sud, que c'est une pratique culturelle et spirituelle bref ce serait un autre article ; aussi n'oublions pas que c'est Freud qui un jour l a condamné avec le paricide et l'inceste entre autres. Mais dans le film de Guadagnino, il est ici presque travaillé comme l'avait fait Neil Jordan pour Entretien avec un vampire. Il y a même des similitudes entre vampiristes et cannibalistes dans le personnage de Sully et celui de Santiago joué par Stephen Réa. Si à certains moments il a pu me rappeler ce film, Bones and All garde sa signature jusqu'au bout et s'avère à mon humble avis l'un des meilleurs longs de 2022 a n'en pas douter ne serait-ce que pour cette raison première : le cinéma c'est aussi et surtout du rêve. Bon, là, c'est plutôt un cauchemar éveillé, mais en matière d'audace, de scénario, de jeu, de musique, est-il quelque chose à dire ? Coup de coeur donc pour moi, comme dirait La fontaine, sans autre forme de procès. Bravo.