Après le convaincant Burn out (2017), Yann Gozlan revient à Pierre Niney, l'acteur principal de son Homme idéal (2015). Alors en pleine écriture, le film a même été rattrapé par l'actualité, puisque le scandale des boeing 737 max venait de se produire. En effet, ces avions utilisaient un système d'assistance au pilotage et deux crashs seraient dû au fait que cet aspect technologique aurait pris le pas sur les pilotes. Ce qui permet au film de s'ancrer dans une certaine actualité et de faire même un peu peur. Le spectateur n'est jamais tranquille curant les scènes d'avion et il est fort déconseiller aux phobiques de l'avion de voir le film, ces scènes étant assez éprouvantes au vue du contexte.


Gozlan et ses scénaristes ont d'ailleurs l'intelligence de multiplier les pistes et ne jouent pas sur la facilité. Le terrorisme islamique est une piste mais pas la seule, amenant le héros à se tromper régulièrement. Pierre Niney incarne un personnage au passé trouble, donc avec une pression de tous les instants, qui plus est sur une affaire où il faut à tout prix des résultats rapidement. Le héros va donc chuter plus d'une fois avant de trouver LA solution, allant vers un état psychologique de plus en plus instable, au point de passer pour un fou ou quelqu'un d'indigne de confiance pour ses collaborateurs ou ses proches.


Boîte noire renvoie directement aux thrillers paranos des 70's, genre où les français étaient loin de démériter (cf Le secret de Robert Enrico). Plus le film avance, plus il va aller dans des chemins sinueux où le héros doit se méfier de tout le monde. Il suffit parfois d'une simple parole pour voir qu'il y a quelque chose qui cloche. Idem pour la présence d'une voiture qui semble régulièrement vous suivre. Evidemment, c'est un régal pour le spectateur qui suit une intrigue tenant pleinement en haleine, avec moult rebondissements bien amenés (y compris sa fin plutôt étonnante, comme pour dire que le happy end n'a pas lieu d'être). Un plaisir décuplé par un casting qui tient pleinement la route (oui même Niney).


Certains y verront des sous-entendus avec Le chant du loup (Antonin Baudry, 2019). Néanmoins, les deux films s'avèrent assez différents. Ici le fait est déjà arrivé et le héros enquête sur ce qui est arrivé, alors que le film de Baudry est plus dans l'alerte avec une crise directe où le moindre faux-pas mène à la catastrophe. Après, oui les deux films mettent en avant des hommes dans l'ouïe est primordiale pour analyser des sons. Yann Gozlan confirme en tous cas sa bonne voie avec ce grand film à suspense.

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le 4 oct. 2021

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